Laissés à l’abandon, trop d’enfants dorment dans la rue et restent les marionnettes de certains hommes politiques qui achètent leurs voix avec de simples cadeaux. Quand la pauvreté et l’absence d’éducation restent un atout politique…
Notre pays enregistre à ce jour sept millions de nouveaux majeurs, soit plus de 20% du corps électoral congolais, selon la récente mission de l’OIF. Malheureusement, ils ne sont pas enregistrés dans le fichier électoral. Car jusqu’à ce jour, la date du processus de la révision du fichier électoral n’est pas encore connue. Pourtant, ces nouveaux peuvent fortement influencer les résultats des élections.
Les Chégués…
Pire encore, dans cette classe se retrouvent aussi ceux qu’on appelle les « Chegués », les enfants de la rue. Ces derniers sont presque abandonnés des différents programmes officiels. Ils sont sans instruction ni encadrement. Faute de quoi, ils retombent dans l’oisiveté et la consommation des boissons alcooliques non dosées, appelés « Zododo ». C’est encore eux qui se transforment en « Kuluna », les bandits, la nuit.
« A la rencontre des Chégués »
Une nuit, je suis parti à leur rencontre au Rond-point victoire. 2000 FC à la main, je me suis retrouvé devant des jeunes ayant tout au plus 20 et 22 ans aux apparences effrayantes. La peur dans le ventre, je me suis rapproché de l’un d’eux, Pascal, de son nom. Simple chemise blanche, devenue noire à cause de la saleté, sur le dos, fumant du chanvre, il accepte de répondre à l’unique question qui me traversait l’esprit : que doit faire un candidat aux élections pour que tu le votes ? Il lance sans état d’âme : « il faut qu’il me donne les polos de la campagne, de l’argent et qu’il m’engage comme son agent de sécurité. Alors je voterai pour lui ».
Cet état d’esprit ne se retrouve pas que chez lui. Souvenez-vous : déjà en 2006 et 2011, les électeurs suivaient et votaient pour un candidat sur la base des cadeaux reçus… Chose qui, à ce jour, a permis l’élection des certains incompétents aux postes cruciaux !
Le rôle de l’État
Le devoir de l’Éat devrait être celui d’encadrer ces jeunes. Comme développer des formations sur la participation citoyenne et civique, apprendre aux jeunes à faire le choix dans les candidats et ainsi décourager les incompétents, soutenir les jeunes à militer pour la protection de la nation et la constitution… En attendant, faute de mieux, ces jeunes représentent 20% de l’électorat congolais, risquent encore de se contenter des polos et cadeaux alimentaires pour élire ceux qui dirigeront le pays. Les gouvernants devraient prendre leurs responsabilités en main pour faire avancer la jeunesse de notre pays.