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L’église et le makiona : un obstacle au développement du pays ?

Le tonitruand pasteur Denis Lessie, très connu à Kinshasa et sur les réseaux sociaux pour son concept « pétage », est revenu à la charge en présentant le makiona, une arnaque qui selon lui, est utilisée par de nombreux pasteurs pour récolter de l’argent auprès de leurs fidèles. 

Makiona, ce mot lingala désigne un subterfuge utilisé pour duper ou profiter de la naïveté des gens en faisant passer un phénomène pour quelque chose de surnaturel. Selon les révélations faites par le pasteur Denis Lessie, ce sont les guérisons spectaculaires d’estropiés ou de paralytiques qui sont les plus souvent mis en avant pour exploiter la crédulité des fidèles et les inciter à contribuer financièrement pour soutenir les œuvres de l’Eglise.

Cette dénonciation soulève des questions éthiques sur l’utilisation de la foi à des fins lucratives. Elle met en lumière l’impact des leaders religieux sur des populations économiquement et socialement fragiles. Les promesses de guérisons miraculeuses poussent souvent les fidèles à contribuer financièrement, parfois au détriment de leur épargne et de leur stabilité économique. Les ménages, déjà très pauvres, se voient parfois privés de ressources nécessaires pour subvenir à leurs besoins fondamentaux.

Quand l’église ralentit les activités économiques

Au Rwanda voisin par exemple, la fermeture des églises avait eu pour objectif de protéger les populations contre de telles dérives. En réduisant le nombre d’églises, le gouvernement espérait limiter l’exploitation financière des fidèles et encourager une meilleure régulation du secteur religieux. En parallèle, l’initiative a également visé à recentrer les efforts des citoyens vers des activités productives, notamment en réduisant le temps passé dans des cultes interminables qui empêchent certaines personnes de travailler pour gagner leur vie. Le temps passé dans les églises, combiné aux contributions financières des ménages en difficulté ralentit la productivité économique.

Malheureusement, en RDC le ministère de la Justice, qui dispose en son sein d’un service en charge du culte, ne semble pas prendre au sérieux cette dérive qui appauvrit des ménages et fragilise l’équilibre social des fidèles.

 

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