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Le suicide en RDC : entre coutumes ancestrales et respect des droits humains

La question du suicide en RDC soulève parfois des débats complexes mêlant traditions culturelles, droits humains et silence juridique. Dans plusieurs communautés, la pratique consistant à fouetter le corps d’une personne ayant mis fin à ses jours est un rituel ancestral. Pourtant, cette coutume est de plus en plus critiquée, notamment par les défenseurs des droits humains.

Dans de nombreuses coutumes congolaises, fouetter le corps d’un suicidé est perçu comme un moyen de punir l’esprit du défunt pour empêcher qu’il revienne hanter les vivants. Ce châtiment post-mortem est profondément enraciné dans les croyances ancestrales. Il est pratiqué pour préserver la communauté de tout maléfice que l’âme troublée pourrait causer.

Cependant, ce rituel soulève des questions sur sa compatibilité avec les droits fondamentaux, notamment le respect dû au corps humain, même après la mort.

Le droit congolais et le suicide : un vide juridique

Sur le plan juridique, la RDC ne sanctionne pas le suicide, ni la tentative de suicide. En effet, punir une personne décédée est sans objet. Et aucune disposition spécifique n’interdit les rituels liés au suicide, laissant ainsi la place aux interprétations coutumières. Pourtant, certains estiment que le droit devrait intervenir pour encadrer ces pratiques et éviter les atteintes à l’intégrité du corps humain.

Récemment, un drame a eu lieu dans un quartier de Lubumbashi. Un homme s’était suicidé, et sa famille souhaitait respecter la tradition en flagellant son corps. Mais des militants des droits humains s’y sont opposés, dénonçant une atteinte à la dignité du défunt. La situation a dégénéré en querelles, obligeant la police à intervenir. L’affaire a relancé le débat sur le rôle des coutumes dans une société en quête de modernité.

Face à ces tensions, une réflexion s’impose. Comment préserver les traditions tout en respectant les droits humains ? La RDC devra tôt ou tard légiférer sur ces pratiques pour éviter que chacun fasse son propre usage des coutumes ancestrales.

 

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