article comment count is: 0

Des terres des communautés locales confisquées par des groupes armés

Ces derniers temps, des groupes armés terrorisent les agriculteurs et accaparent leurs terres. Une situation qui pousse parfois les populations locales à fuir leur milieu. Certains vivent comme déplacés dans des églises et des camps des déplacés, abandonnant ainsi leurs champs.

Dans le territoire de Rutshuru, des barrières sont érigées par des groupes armés dits « d’autodéfense » pour avoir un contrôle sur les champs des populations, notamment à Ishasha, Tongo, Kibirizi et Bunagana. Dans ces villages, les cultivateurs sont victimes de tracasseries terribles. Ils sont forcés à payer une taxe illégale et obligatoire de 10 dollars américains appelée « jeton » pour avoir le droit d’accéder à leurs propres champs. Pour asseoir leur autorité, les groupes armés exploitent la dimension ethnique des conflits et la haine tribale.

« Les autres tribus s’attaquent à nos frères et sœurs dans leurs champs. Elles pillent nos récoltes. Raison pour laquelle nous nous constituons en groupes d’autodéfense pour stopper ces malfrats qui maltraitent nos proches », affirme JH, un membre d’un groupe armé sur place. Et d’ajouter : « Le ’jeton’’ que nous faisons payer pour l’accès aux champs nous permet d’être efficaces dans la protection des populations ».

Conflits des terres, obstacle à la paix

Face à ces conflits qui entraînent des violences entre ethnies et compromettent la cohabitation pacifique, des familles entières ont abandonné leurs terres pour se réfugier dans des églises et des camps de déplacés à Rutshuru centre, à Goma, etc.

Tongo est l’un des paysans déplacés vivant dans la paroisse catholique de Kiwandja. Pour lui, les groupes armés ne les protègent pas. Voici son témoignage : « Ce sont des menteurs. Ils disent nous protéger alors que nous vivons dans des camps des déplacés ! Ces bandits armés sont derrière les discours d’exclusion basés sur les familles, les clans et les tribus. Ils ne cherchent qu’à créer un cycle de violences chez nous pour accaparer nos terres. »

Selon Tongo, les terres se font de plus en plus rares pour les communautés locales depuis que ces groupes armés exploitent de grandes étendues dans le Rutshuru.

Assoiffés de terres

C’est très dangereux quand les groupes armés prennent les terres des communautés locales. Ils sont assoiffés d’espaces ! C’est ce que pense Alphonse Mastaki, président de la Société civile de Rutshuru : « Depuis que les terres sont devenues très rares, la méfiance entre groupes armés s’est accrue jusqu’à la violence. Ils ne cessent de s’entr’attaquer eux-mêmes et de se déloger des terres qu’ils ont conquises. »

Je pense que le gouvernement et l’autorité coutumière doivent mettre fin à l’activisme des groupes armés en imposant l’autorité de l’Etat dans cette région où les bandes armées opèrent en toute quiétude. C’est la seule solution durable pour que la paix et le développement deviennent une réalité dans le Rutshuru.

#TerreDePaix

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion