Réputée grande nation de football parmi d’autres en Afrique, la RDC patauge dans la boue sur le plan footballistique. Pour preuve, trois de ses quatre grands clubs engagés dans les compétitions africaines interclubs ont été éliminés trop tôt cette saison.
Sorti de la Ligue des Champions dès son deuxième match, le TP Mazembe n’a survécu en Afrique qu’à la faveur de son reversement dans la Coupe de la CAF. S.M Sanga Balende de Mbujimayi et F.C Renaissance de Kinshasa sont retournés à la maison, victimes de leur propre manque d’expérience. Seule A.S Vita-Club de Kinshasa a pu franchir l’étape des 16èmes de finales. Plusieurs facteurs expliquent clairement cette déroute des clubs congolais.
L’interruption du championnat national
En décembre 2016, contre toute attente, le ministre des Sports avait décidé unilatéralement de suspendre le championnat de football de la Linafoot (Ligue nationale de football). Conséquence : les quatre clubs qualifiés pour les compétitions africaines ont ainsi été privés de matchs locaux de préparation pendant au moins deux mois. Même le président de la Fédération congolaise de football, Constant Omari, avait dénoncé cette situation.
Les motivations du ministre étaient politiques : il craignait que les stades ne servent de point de départ des émeutes anti-Kabila pendant et après le 19 décembre. Ainsi, nos clubs sont restés sans compétition dans les jambes, et c’est dans ces conditions qu’ils ont abordé les interclubs de la CAF.
Entraîneurs recrutés en catastrophe
C’est inconcevable de prétendre aller plus loin dans une compétition avec un entraîneur recruté à une semaine du début des compétitions. Tout entraîneur, tout expérimenté qu’il soit, a toujours besoin d’un peu plus de temps pour préparer l’équipe. Ce n’est pas souvent le cas dans nos clubs.
Sanga Balende par exemple change d’entraîneur comme on change de chemises. Son nouveau coach camerounais est arrivé trois semaines avant la compétition. Même chose pour le T.P Mazembe dont l’entraîneur Thierry Froger, sitôt arrivé, a fait ses adieux après l’élimination du Club en Ligue des champions.
Une mauvaise préparation
Ces trois formations n’ont pas pris au sérieux leurs adversaires africains. Pourtant, toute bonne préparation se fait en fonction de l’adversaire du jour. C’est très curieux de voir la formation de Mazembe, qui devait affronter en Afrique une équipe aussi expérimentée que lui, se limiter à des matchs amicaux contre de petites équipes comme New Soger de Lubumbashi. A Mbujimayi, Sanga Balende s’est contenté de jouer ses matchs de préparation contre son petit frère Océan Pacifique. Avec une telle préparation, espérer battre Al Hilal Obeid du Soudan, il fallait un miracle. Résultat : l’élimination précoce.
Le football moderne étant un business, il faut y mettre non seulement des moyens et de l’énergie, mais aussi du temps, de l’ordre et de la discipline, bref, du sérieux.