Vous êtes sûrement déjà tombé sur une publication provocatrice visant une personnalité publique, un sujet lié aux femmes, ou une question de société. Ces posts, souvent écrits sur un ton taquin, moqueur, voire grossier, se multiplient sur les réseaux sociaux, générant des vagues de polémiques et d’interactions. Derrière cela se cachent des jeunes très actifs, ayant des milliers d’abonnés. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces figures ne sont pas de simples influenceurs : ce sont des trolls.
Les trolls des réseaux sociaux se distinguent par leur capacité à cibler des thèmes très sensibles sur le plan religieux, politique ou culturel pour générer un maximum de réactions. Ils exploitent les divisions sociales et les émotions humaines, que ce soient l’indignation, la colère ou l’amusement.
Par exemple, une remarque sur la prédication d’un pasteur connu, la prestation d’un musicien ou encore une attaque ciblant les caractéristiques d’une catégorie de la population (femmes, homosexuels) ou une tribu… Cela peut rapidement déclencher des débats enflammés. Si ces débats sont intenses, l’auteur retirera la publication en essayant de se justifier, mais l’essentiel pour lui aura d’avoir fait grimper sa visibilité et son influence.
Course aux abonnés
Pour ces trolls, le nombre d’abonnés est une monnaie de change qui leur donne une forme de légitimité aux yeux du public. Plus ils sont suivis, plus leurs opinions paraissent valables, créant une spirale où provocations et audience se confondent. Dans le cyberespace congolais, ils sont devenus nombreux et très actifs. En scrutant leur contenu, beaucoup sont des copiés-collés de site d’humour ou de blagues qu’ils réajustent au contexte local pour le buzz.
L’objectif des trolls ne se limite pas à la simple provocation. En attirant des foules vers leurs publications, ils jouent un rôle actif dans l’économie de l’attention. Plus leurs contenus suscitent des interactions, mêmes négatives, plus ils gagnent en visibilité dans les algorithmes des plateformes comme Instagram, Twitter ou TikTok, afin de monétiser leur influence. Une stratégie qui s’inscrit dans une logique de profit. Mais ce sont eux, que le Conseil supérieur de l’audiovisuel a choisis dans ses campagnes de sensibilisation sur l’éthique et les comportements exemplaires à adopter en ligne. Ils ont même signé des chartes de bonne conduite.
Un impact réel sur la société
Leur influence négative peut avoir des conséquences graves. En amplifiant les divisions et en banalisant des discours polémiques, ils contribuent à polariser la société en accentuant les clivages. Pour limiter l’influence des trolls, la meilleure réaction est l’indifférence. Si un compte que vous suivez est spécialisé dans des polémiques inutiles très commentées, abstenez-vous de commenter ou de partager.