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Uriner en public : un problème sanitaire et de pudeur

Uriner en public ne gêne plus de nombreux Congolais, à Lubumbashi, à Kinshasa ou ailleurs au Congo. Sans doute parce que les latrines publiques sont rares, souvent inexistantes. Alors on pisse sur la pudeur.

À Lubumbashi, le centre-ville et ses périphéries sentent l’urine. Se soulager en public se banalise. On ne se gêne plus pour uriner devant les gens, qu’importe l’heure ou l’endroit ! À chaque coin de rue, les odeurs d’urines et d’excréments accompagnées de mouches vous accueillent.

À Lubumbashi, l’autorité assiste impuissante à l’enracinement de cette manie. Elle n’ose rien faire. Il devient totalement ordinaire que le chef de rue ou de quartier s’arrête lui-même pour se « soulager » au coin de la rue, derrière un arbre. Dommage que la mairie de Lubumbashi n’ait pas de toilettes décentes  pour tout le monde.

Pareil pour ce chauffeur qui arrête son moteur et descend pisser sur le mur d’à côté. Dans les parkings, difficile d’avaler son pain à certains endroit, à cause des puanteurs. Sur les pneus de leurs véhicules, chauffeurs et convoyeurs se soulagent. Et comme l’autorité, les policiers aussi le font, si bien que personne ne peut accuser personne d’attentat à la pudeur.

Des problèmes sanitaires

Selon les statistiques, l’humanité produirait au quotidien jusqu’à 7 millions de litres d’urines. Pas de quoi paniquer, on parle d’un nouvel or vert. Les scientifiques savent tirer profit de tout, mais pas en RDC. L’urine est réputée porteuse de beaucoup de vertus : bonne source d’énergie, un engrais, voire un médicament. Mais elle est aussi porteuse de plus de 3000 composants chimiques.

Dans une ville comme Lubumbashi, avec seulement deux latrines publiques du reste payantes, l’impact est redoutable. Pas seulement à cause des mauvaises odeurs, mais des maladies sont inévitables. Les lieux les plus salis par les déjections sont proches des vendeurs d’aliments. Les mouches sont au rendez-vous. C’est inquiétant.

Ailleurs, on urine aussi en désordre

A Kinshasa la capitale, les toilettes publiques sont également rares. Celles qui existent sont mal entretenues et toujours payantes. Dans cette ville de près de 10 millions d’habitants, on urine contre les clôtures d’habitations. Voilà pourquoi on voit souvent sur les murs des écrits de mise en garde tels que : « Epekisami kosuba awa », en français, « il est interdit de pisser ici ». Pareil à Goma, ou à Mbujimayi, dans les Kasaï, où l’on peut lire en tshiluba « kusukwidi apa to».

Sans doute, même en France où les toilettes sont plus nombreuses, des individus urinent en plein air. En Afrique, les Ivoiriens déplorent la même situation comme au Sénégal. Le Rwanda tente d’endiguer cette pratique. L’État congolais a intérêt à prendre des mesures nécessaires pour assainir notre environnement. Cela passe notamment par la construction de latrines publiques en nombre suffisant.

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