#VraiMobali : masculinité positive, que reste-il à faire en RDC ?

Dans le cadre de la campagne #VraiMobali, organisée par Habari RDC en partenariat avec Amour Afrique, le 7 août dernier, des jeunes ont été invités à débattre sur l’évolution de la masculinité positive en RDC.

En RDC, que faut-il changer, instaurer ou abolir pour faire évoluer les mentalités en faveur d’une masculinité positive ? Des jeunes Congolaises et Congolais se sont réunis lors d’une conférence pour en parler. Ils se sont interrogés sur 4 points essentiels.

1) La dot : est-elle un moyen de dominer et d’asservir les femmes ?

Condition essentielle pour consacrer un mariage coutumier, la dot suscite des questionnements autour de la signification que revêt cette tradition. Autant d’interrogations qui constituent de véritables préoccupations sur l’image qu’il véhicule de la femme. Tous les participants de la conférence se sont accordés sur le fait que la dot versée par l’homme à la femme lors d’un mariage ne doit pas conférer à ce dernier un droit de domination sur celle-ci. Pour Emmanuella, la perception de la dot doit changer aussi dans l’esprit des femmes. « La dot n’est pas un moyen de s’enrichir, c’est un don, un cadeau que la famille de l’époux fait à la famille de l’épouse », explique-t-elle.

2) Faut-il une loi pour réglementer la dot ?

Les participants ont également déploré le fait que certaines tribus au Congo exigent une dot démesurée. Ils ont estimé que la mise en place d’une loi pourrait être salutaire. Elle pourrait réglementer la valeur de la dot et éviter les abus. Les participants ont ainsi suggéré la création d’une loi spécifique ou la révision du Code de la famille, en ajoutant des articles qui fixeraient un montant standard pour la dot. Un montant à ne pas dépasser.

3) L’homme doit-il participer aux tâches ménagères ?

A cette question, les participants ont affirmé avec unanimité qu’il est naturel que l’homme participe aux tâches ménagères. Et que cela ne réduit en rien sa masculinité. « Quand on se marie, on forme une équipe. Il est donc important de s’entraider. Il est très important de sensibiliser les hommes et les femmes congolais sur ce point car très peu d’hommes au pays font des travaux ménagers », ont estimé les participants.

4) La virginité avant le mariage, une tradition patriarcale qui appartient au passé ?

Préserver sa virginité avant le mariage pour une femme, est-ce un impératif dicté par notre societé ? Selon Edden Makangila, étudiante en Droit, le temps où on faisait de la virginité une condition sine qua non du mariage pour la femme est révolu. « La virginité n’est pas une condition ni de fond ni de forme du mariage. Toute femme, qu’elle soit vierge ou déflorée a droit au mariage. Cependant, la femme ne doit pas mentir à l’homme en prétendant qu’elle est vierge alors qu’elle ne l’est pas. », a-t-elle conclu.

 

                                                                                                                      Gustave Katsuva