Un #VraiMobali a toujours été identifié dans notre société comme étant viril, non émotif, celui qui seul subvient aux besoins de la famille, celui qui dirige et domine la société. Cette perception n’a contribué qu’à construire une société inégalitaire à l’ère où on prône l’émancipation de la femme et l’égalité des chances. Ne devrait-on pas repenser la notion de masculinité de l’homme congolais ?
Ou encore, ne devrait-on pas présenter cet autre aspect de l’homme congolais très peu connu de la société qui est plein de galanterie, d’expression des émotions, qui participent aux tâches ménagères, qui soutient la femme… ! C’est ce que ce propose cette campagne #VraiMobali qui est ici expliquée en 3 points.
1. Elle ne vise pas à féminiser l’homme congolais
Sur un visuel d’illustration montrant un homme faisant la lessive de sa femme, les internautes ont réagi différemment. Si les uns pensent que par amour c’est faisable, d’autres pensent que, « c’est une inversion des valeurs ». Une « campagne de féminisation de l’homme… » ajoute un jeune Kinois. Je voudrais leur répondre en me basant d’abord sur les réponses de leurs pairs. « Il n’y a de mal que quand ça devient une imposition de la femme à l’égard de son homme». De même que quand un homme l’oblige à sa femme. Cela doit se faire « par amour », explique en commentaire, un autre lecteur de Habari RDC. « Un homme capable de faire ceci est capable d’être un mari, un compagnon, un confident, un très bon amant et surtout un homme fidèle », explique une lectrice qui se présente comme une femme avec 16 ans de mariage.
Tenez! Lors de notre débat « Face aux jeunes » tenu à Goma le 13 juin, un intervenant expliquait aux participants qu’il a déjà fait la lessive des habits de sa femme. « Ça m’est déjà arrivé 2 ou 3 fois de lessiver les habits et même les sous-vêtements de ma femme. Une façon pour moi de la compléter. Je pense que par amour tout est possible », ajoutait-il.
S’agissant donc des valeurs, rappelons-nous d’abord qu’au quotidien, nos épouses lessivent nos habits, même les plus intimes possible, sans s’en plaindre. Pourquoi cela deviendrait-il une abomination pour l’homme de le faire ? Si réellement s’aimer c’est être un, pourquoi l’homme ne participerait pas aux travaux ménagers au même titre que la femme ?
« C’est moi qui ai payé la dot pour l’épouser, elle m’appartient. C’est normal qu’elle fasse ma lessive », a répondu un autre lecteur.
Sur ces mots, devrait-on donc dire que la dot est devenue un motif de « possession » de la femme par l’homme ? Est-ce réellement ça notre culture Bantoue ? Si nos valeurs dites « bantoues » ne sont pas d’entraide, d’amour et d’égalité, je me demande alors lesquelles promouvoir !
2. Elle plaide, entre autre, pour que la dot soit règlementée en RDC
Dans un autre article qui est une réflexion sur les abus autour de la dot en RDC, plusieurs internautes avancent l’argument de « la dot » comme raison pour l’homme d’avoir le droit de « posséder » la femme. Certains parlent même de « l’occidentalisation de la culture » pour refuser un traitement égal. Par contre, il y en a qui, comme moi, estiment que la dot est devenue comme un marchandage entre la famille de l’épouse et le pauvre candidat, dans la plupart de nos familles. Cet internaute, Zama, propose plutôt aux familles d’aider les jeunes candidats au mariage financièrement. « Pour ma part, s’il s’agit de ma fille, je vais parler avec son homme et il doit me montrer son patrimoine financier pour être sûr qu’il saura bien s’occuper de mon enfant et c’est tout, note Zama. S’il n’a pas les moyens et que ma fille l’aime, je vais les prendre en charge. Ma famille ne va pas s’en mêler, c’est mon enfant et ma décision prime. »
Pour Grâce, un autre follower de Habari RDC, il faut conscientiser nos familles. « Par exemple, dans ma coutume, la dot équivaut à une vache, deux à trois chèvres et deux houes. Cependant, aujourd’hui aucune famille n’accepte moins de deux vaches (certaines vont jusqu’à 10) et plusieurs chèvres. En plus, elles y ajoutent les costumes, les wax hollandais (dit super), souliers de marque, sac-à-main de marque, les marmites, les casiers de bière, … elles vous exigent que tout cela soit en numéraire ($). Est-ce normal ? » explique-t-il. Plus loin, Ngashi fait une proposition de montant, « Entre 70€ et 150€, c’est ma proposition. Je précise que c’est en euro. »
3. Pas une occidentalisation de notre culture
Sur twitter, cette fois-ci, un internaute du nom de Prince dit : «…refusons toutes ces idéologies importées qui peuvent tuer nos cultures. » Parlant de notre culture et nos coutumes, aujourd’hui, il y a encore des hommes qui exigent la virginité de la femme avant de l’épouser, sans qu’ils ne le soient eux-mêmes. On minimise l’infidélité et la polygamie de l’homme disant que tous les hommes le font, alors que celle de la femme est un scandale. De nos jours, il est encore des gens qui continuent à perpétuer des traditions aussi anciennes que rétrogrades. Et dans la plupart des cas, c’est la femme qui est la principale victime de ces traditions.
Et pourtant, les femmes travaillent et occupent des mêmes postent que les hommes. Elles sont chefs d’entreprises, politiciennes, scientifiques… tout comme les hommes. Pourquoi devrait-on imposer des barrières ménagères uniquement devant elles plus que les deux? Juste pour ça déjà, je pense qu’on devrait revoir nos lois, us et coutumes.
Pour emprunter les propos d’un collègue, le ménage n’est ni une tâche d’hommes ni une tâche de femmes. C’est une tâche de gens propres.
Pour cette campagne, Habari a besoin de votre aide : pour vous, c’est qui un #VraiMobali ? Répondez à notre sondage ! https://surveyr.datacoll.nl/hlyiampylw?l=en
Une Bonne idée pour nous les futurs maris que nos futures femmes nous aides pour que l’honneur soit responsable et réciproque pour un esprit solide pour c’est nouveau mode de vie dans nôtre société