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Agriculture et mines : le danger dans nos assiettes

La RDC, pays de tous les contrastes, ne cesse d’étonner par les énormes potentialités dont elle dispose dans de nombreux secteurs. L’un deux, l’agriculture peut se vanter d’avoir été bien lotie avec 80 millions d’hectares de terre arable dont 4 millions irrigables. De quoi, si les conditions étaient réunies, arriver à nourrir convenablement tous les Congolais. Hélas jusqu’à présent, les produits que nous consommons sont tous ou presque importés de l’étranger. 

La Chine avec seulement 10 millions d’hectares nourrit près de 20 % de la population mondiale. Pékin s’est même lancé dans une politique d’acquisition de terres hors de son territoire pour couvrir les besoins de ses citoyens. Par contre, malgré son potentiel, la RDC ne possède pas une agriculture modernisée. Aujourd’hui, l’essentiel de son secteur agricole repose sur de petits exploitants qui pratiquent une agriculture de consommation. Seule une petite partie est destinée à la commercialisation.

L’effet des mines sur l’agriculture

La fertilité des sols est en train de fortement reculer du fait du changement climatique et des pratiques humaines néfastes telles que la pollution des eaux et des rivières. Les mines congolaises constituent la principale menace à l’agriculture en raison de l’accumulation de métaux lourds tels que le plomb, le cadmium et le mercure dans le sol.

Sans le savoir, les agriculteurs cultivent des aliments sur des terres contaminées, entraînant des problèmes de santé pour les consommateurs. Des chercheurs de l’Université de Lubumbashi ont pu établir que plusieurs variétés de légumes cultivées dans les jardins potagers de la ville présentaient de fortes concentrations en zinc, cobalt, plomb, arsenic, cuivre et cadmium. La présence des métaux lourds dans nos aliments n’est pas un risque si leur proportion est faible. Cependant, l’étude révèle une concentration de ceux-ci au-delà des normes tolérables.

Le futur : un temps difficile à conjuguer en RDC

Quand on pense à l’exploitation minière, on se préoccupe peu de l’avenir du sol. Très souvent, l’épuisement des ressources correspond à celui de l’infertilité des sols dans la zone où se déroulaient les activités minières. Réhabiliter les sols au fur et à mesure de l’exploitation ne figure pas dans les priorités du gouvernement et des parties prenantes. Penser aux générations futures pour que celles-ci viennent trouver une terre propice aux cultures et au pâturage, est le principal défi des zones dans lesquelles se concentrent les minerais de la RDC.

 

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