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Criminalité urbaine : Kisangani en voie de ressembler à Goma ?

Réputée pour être l’une des villes les plus paisibles de la RDC, Kisangani fait désormais face à une insécurité grandissante qui se manifeste en plusieurs épisodes et circonstances. Des cas de vols à mains armées se succèdent et se mêlent à ceux de tentatives de meurtres, de viols et d’agression physique des paisibles Boyomaises et Boyomais.

Jusqu’à présent, on a noté plus de 20 victimes en 30 jours. Si aucun rapport n’a été rendu public par la mairie, les témoignages des sources dignes de foi et les informations des médias facilitent le décompte des victimes.

Parmi les cas les plus emblématiques, il y a notamment :

  • L’incursion de six hommes armés, suivie d’une fusillade et d’une tentative d’assassinat au domicile de Sthya Bulaya (un acteur politique) le 24 mars 2024 ;
  • Le pillage et la tentative de meurtres et de viols dans quatre maisons au bloc Saio dans la commune de Makiso la nuit de lundi 01 au mardi 02 avril 2024 ;
  • L’incursion d’hommes armés dans trois maisons et le viol d’une jeune fille dans la nuit de mercredi 03 au Jeudi 04 avril 2024 dans la commune de Mangobo.

La liste des cas n‘est pas exhaustive. Tout indique un mode opératoire non seulement nouveau, mais qui était jusque-là étranger à la ville de Kisangani. Il s’agit des méthodes auxquelles recourent souvent les criminels dans la ville de Goma au Nord-Kivu, une province qui partage ses limites Nord avec la province de la Tshopo. De quoi s’interroger s’il s’agit d’une simple reproduction des crimes dans ces deux espaces urbains, ou d’une migration des criminels d’une ville à l’autre.

Une criminalité orchestrée par deux catégories d’acteurs  

D’une part, le banditisme urbain est entretenu dans la ville de Kisangani par des groupes informels de jeunes qu’on appelle vulgairement « Staff ». D’autres s’appellent « Mexicains », « Dents pour dents », « Zaïre » ou « Kata moto ». Ces délinquants opèrent publiquement et impunément, sous l’œil impuissant des autorités.

D’autre part, à côté de ces bandes de gangs, des hommes armés non autrement identifiés s’attaquent de manière ciblée aux domiciles privés pour extorquer des biens de valeur et terroriser leurs victimes. Curieusement, comme dans la ville de Goma, l’Etat fait preuve de sa faiblesse et n’arrive pas à endiguer cette montée en puissance de la criminalité urbaine, ni à assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. Ce qui est pourtant sa mission.

 

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