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Jugée inefficace, la force de l’EAC se retire de la RDC

Très critiquée pour son inertie, la force régionale de l’East African Community (EAC) a été sommée par le gouvernement congolais de quitter la RDC. Son retrait de la province du Nord-Kivu a commencé depuis le samedi 2 décembre 2023. Pendant ce temps, les combats continuent entre les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda et les Wazalendo appuyés par les FARDC.

Lors du sommet de l’EAC tenu le 21 novembre 2023 en Tanzanie, les représentants de la RDC avaient annoncé que le gouvernement congolais ne renouvèlerait pas le mandat de la force régionale. Ce mandat est arrivé à son terme le 8 décembre 2023. A noter que la force de l’EAC en RDC était composée de militaires kényans, burundais, ougandais et sud-soudanais.

L’EAC, une force amie au M23 ?

Un an après son déploiement pour aider le gouvernement congolais à faire face à la rébellion du M23, la force régionale n’a pas réussi à contraindre les rebelles à déposer les armes. Plus grave, dans les zones tampons cédées à l’EAC par le M23 après de supposées « négociations », les populations locales ont régulièrement déploré le fait que les militaires de la force régionale cohabitaient pacifiquement avec les rebelles qu’ils étaient pourtant censés neutraliser.

En plus, cet accord de création des zones tampons était, de mon point de vue, très mal négocié par l’EAC au détriment des Forces armées de la RDC. Dans ce sens que les rebelles cédaient les territoires conquis à l’EAC, et non aux FARDC. Et l’armée loyaliste n’avait pas le droit de réoccuper les territoires abandonnés par le M23.

Sous-traitance de la sécuritaire nationale ?

Il n’y a pas longtemps, le gouvernement congolais a également formulé la demande de départ d’une autre force de maintien de la paix : la Monusco. Et ce, pour les mêmes raisons d’inefficacité. Le départ progressif et accéléré de la Monusco devrait en principe débuter en ce mois de décembre en vue d’un retrait total en 2024.

Paradoxalement, ce ne sera pas la fin d’opérations militaires étrangères en RDC, car un nouveau déploiement est imminent. L’est du pays va incessamment accueillir les contingents d’une force militaire de la Communauté d’Afrique australe (SADC). Par ailleurs, depuis fin 2022, des militaires européens (répartis dans des sociétés de sécurité privée), présentés comme des « instructeurs » ou « coachs », sont également présents dans le Nord-Kivu et visibles dans les rues de la ville Goma.

Je me demande pourquoi le gouvernement congolais ne tire jamais les leçons des échecs de toutes ces forces dites de maintien de la paix ? Il est temps que nos autorités comprennent que la sécurité intérieure et la défense du territoire national sont des prérogatives de souveraineté d’un pays. C’est une grave erreur que d’en laisser la gestion à des puissances étrangères.

 

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