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Comment Moise Katumbi veut financer l’agriculture par les mines ?

De tous les 26 candidats à la présidentielle, Moise Katumbi est celui qui propose une transformation structurelle de notre économie. Allant jusqu’à proposer de financer l’agro-industrie par les Minings.

En 2018, le régime de Joseph Kabila n’a pas permis à Moïse Katumbi de briguer la magistrature suprême. Cinq ans plus tard, l’ancien gouverneur du Katanga est candidat à la présidentielle du 20 décembre. Surtout, il a eu le temps de préparer son offre. Dans le pilier 2 de son programme, Katumbi propose de transformer structurellement l’économie de la RDC.

Economie tirée par les ressources minières

Dans le domaine médical, on dit que la voie vers la guérison passe d’abord par un bon diagnostic. Et pour le géant malade qu’est le Congo, voici le diagnostic de Moise Katumbi en 2023 : « La croissance économique en RDC est fortement tributaire des ressources naturelles. Pourtant, la plupart de ces ressources sont non renouvelables et en train de s’épuiser très rapidement. Ce qui est susceptible d’entrainer des conséquences négatives pour la croissance future et la durabilité.

La dépendance à l’égard d’une croissance basée sur les ressources est également un sujet de préoccupation, parce que les prix des produits de base sont extrêmement  volatils et soumis aux aléas de la demande mondiale sur laquelle les pays producteurs n’ont pas d’influence. Enfin, l’exploitation de ces ressources est plus intensive en capital (machines, outils…) qu’en main-d’œuvre. Ce qui explique, en grande partie, le faible impact sur la création d’emplois et la réduction de la pauvreté en RDC. »

Se préparer aux lendemains sans mines

Alors, comment sortir de cette situation ? Surtout, retournons dans le passé. En 2018, Katumbi proposait déjà de financer l’agro-industrie par les ressources tirées des mines, faisant de lui le visionnaire de la revanche du sol sur le sous-sol. « Plus aucun Congolais ne doit vivre dans la misère, alors que notre terre regorge de tant de richesses. Le diamant du grand Kasaï, le coltan et la cassitérite du grand Kivu, le cobalt, l’étain, le manganèse, le cuivre du grand Katanga, l’or, le fer, le coton de la grande Province orientale, le pétrole du Bas-Congo, le bois et le café du grand Equateur, l’huile de palme du Grand Bandundu… Que ces richesses créent des emplois, qu’elles nous permettent de bâtir un Congo prospère. Il nous faut pour cela demeurer ouverts à tous les partenaires.

Nos revenus miniers serviront à doter notre pays d’infrastructures modernes, à transformer notre économie et à la diversifier, notamment dans l’agro-industrie, afin de nous préparer aux lendemains sans mines », lançait le leader de la plateforme Ensemble dans son appel « Ensemble, valorisons les richesses de notre sol et de notre sous-sol ! ».

Il faut privilégier l’intérêt du peuple                                                

Professeur à la faculté d’économie de l’Université catholique du Graben, UCG, à Butembo au Nord-Kivu, Emmanuel Syasaka Musongora ne voyait pas cela de mauvais œil. Il explique : « Ça signifie que les recettes de ce secteur peuvent servir à relancer l’agriculture. Cependant, dans cette perspective, on aurait tendance à satisfaire les uns et mécontenter les autres. Il faut trouver l’équilibre. Ce n’est pas forcément que tout le monde sera d’accord. Il faut voir l’intérêt du peuple. »

 

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