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Et si on cessait d’accuser les autres sans preuves ?

Considérer son prochain comme potentiellement mauvais et dangereux, fait partie des mauvaises habitudes en RDC. Une personne d’une autre ethnie n’est pas toujours bien reçue dans un groupe, une communauté, un parti politique, etc. On la soupçonne d’être venue pour espionner ou déstabiliser le groupe, le parti politique ou la communauté. Cela, même s’il n’y a aucune preuve pouvant étayer cette appréhension.

En République démocratique du Congo, on a collé un ou plusieurs défauts à chaque ethnie. Par exemple, certaines sont étiquetées comme des vantards, d’autres comme des soulards ; d’autres encore comme des traîtres et des empoisonneurs… Et quand vous arrivez dans une communauté, on vous soupçonne automatiquement d’un défaut que l’on croit congénital à votre ethnie. Et ce, sans preuve !

Aujourd’hui, l’épisode de l’émission de Benevolencija C’est le ton qui fait la panique, évoque les cas de soupçons sans preuves. Les Congolais ont pris l’habitude de penser que comme la personne est de telle ou telle tribu, elle est automatiquement coupable, en raison d’un défaut que l’on connaît à sa tribu ou communauté.

« Vous êtes un traître dans l’équipe ! »

A l’université par exemple, l’équipe de basketball a perdu un match du tournoi interuniversitaire. Mais la coach prend une décision incompréhensible : elle refuse de faire jouer l’étudiant Mbuyi au prochain match, le considérant comme le traître à l’origine de la dernière défaite de l’équipe. Ainsi, malgré l’absence de preuves, Mbuyi et les membres de sa tribu sont accusés d’avoir comploté contre la coach de l’équipe de basketball de l’université, ce qui aurait provoqué la défaite de l’équipe.

Les termes utilisés contre lui sont incroyables : « Tu es le Juda Iscariote de notre équipe ! Tu es un membre gangrené qu’il faut retrancher pour protéger le reste du corps… »

Heureusement, les étudiants ont pris le temps de s’asseoir et de réfléchir. Ensemble, ils ont fait une analyse objective de la cause de la défaite de leur équipe. Et tous les joueurs sont finalement arrivés à la conclusion selon laquelle aucune preuve n’attestait que leur camarade Mbuyi avait comploté contre l’équipe. Après s’être chamaillés pour rien, ils se sont demandé pardon.

 

 

*C’est le ton qui fait la panique est une émission produite par La Benevolencija en partenariat avec Radio Okapi et la Monusco.

Retrouvez l’émission chaque vendredi à 8h30 de Kinshasa sur Radio Okapi. Avec deux rediffusions chaque samedi à 11h05 et chaque jeudi à 15h30 sur la même radio.

 

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