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Le fardeau d’être albinos à Lubumbashi

Quand elles ne souffrent pas de stigmatisations à Lubumbashi, les personnes atteintes d’albinisme sont à la merci des intempéries. Un soleil méchant et des maladies parfois sans nom. Déjà en ce premier trimestre de l’année 2019, les statistiques indiquent qu’une personne albinos est déjà décédée, et 15 autres souffrent « gravement » du cancer de la peau. Pauvres compatriotes albinos ! Ils sont rejetés par la société alors que ce sont des êtres humains à part entière.

Parfois c’est pénible d’écrire sur des sujets de ce genre. La vie des personnes albinos à Lubumbashi comme partout en RDC est pleine de mélancolie. Nombreux sont dépassés par la misère de leur existence et l’indifférence de leur entourage. Stigmatisés, jusqu’à être considérés comme des blancs ratés sous les tropiques, même la nature les lâche, de la même façon que leurs proches.

Les albinos de Lubumbashi : « Nous ne sommes pas protégés »

De manière particulière, tant leur situation nécessite des solutions plus globales et durables, l’Organisation pour le bien-être des albinos au Congo (OBEAC) dénonce l’indifférence et l’apathie de l’Etat sur leur sort. Pourtant, dit-elle, autant on se préoccupe des personnes vivant avec le VIH, autant on devrait se soucier du sort des personnes albinos qui elles aussi ont droit à la vie et à la sécurité. L’État devrait venir en aide à ceux qui sont atteints de cancer de la peau, brûlés par le soleil ardent des tropiques. « Finalement ce sont des individus seulement qui nous aident. Et nos soins coûtent tellement cher que nous ne pouvons les prendre en charge nous-mêmes », soupire Simon Kalenga, président de l’OBEAC.

D’après l’association OBEAC, il y aurait 800 albinos à Lubumbashi. En décembre 2018, elle signalait la mort d’un 17e membre de l’organisation pour cause de cancer de la peau ou de maladies relatives à la dégradation de leurs conditions de vie, la pollution de l’air, etc.

Etre albinos : un fardeau

Linda (nom d’emprunt), est une jeune fille albinos de plus en plus décomplexée, mais pas pour autant épanouie. Sa peau « blanche » l’expose souvent à des regards curieux, parfois au rejet dans la société. Elle explique : « Je souffre dans ma peau depuis que j’ai conscience de la différence entre moi et les autres. Ce n’est pas facile de savoir que presque personne ne veut de vous où que vous alliez. J’ai connu des collègues qui évitaient mon banc à l’école ; des personnes qui évitaient de me serrer la main et des fidèles à l’église qui ne voulaient pas m’approcher lors des cultes parce que je suis albinos. »

Agée d’un peu plus de 22 ans, Linda affirme que si elle est encore en vie, c’est parce qu’elle n’a pas voulu se suicider. Très triste ! Pourtant, comme toute jeune fille, elle se pose des questions : « Serai-je mariée un jour ? Aurai-je aussi des enfants albinos ? Dieu m’a-t-il condamnée et pourquoi ? »

Quoique la société soit aujourd’hui plus ouverte et accessible aux personnes albinos qu’il y a 30 ou 50 ans à Lubumbashi, il reste difficile d’imaginer ces compatriotes se sentir plus en sécurité dans notre société. Quant à nous, il nous manque un peu plus de solidarité vis-à-vis de ces compatriotes vulnérables.

 

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Les commentaires récents (4)

  1. Courage à l’OBEAC qui travaille pour rendre les albinos reconnus, acceptés et soutenus. Il serait aussi important de créer des initiatives d’autosuffisance économique pour les aider à accéder à des produits appropriés à leurs peaux…

  2. La société congolaise doit comprendre qu’un albinos a les mêmes droit que tout autre citoyen. Alors rien ne sert a le marginalisé puisqu’il a aussi les capacités de pouvoir développé le pays.
    Nous sommes tous les mêmes!!!

  3. nous appelons les uns aux autres chacun a ce qui lui concerne, pour revetire une nouvelle image ou donner encore de l’espoir aux albinos .

  4. je suis tenté de dire qu’être albinos au Congo en particulier et en Afrique en général est un point d’interrogation de tout les jours. que dire de la mutilation? que dire a nos choix marital ? et j’ose croire qu’être alémanique est une barrière vitale continuelles