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Quelle solution pour réduire le nombre d’habitants à Kinshasa ?

A l’allure où va la croissance démographique à Kinshasa, cette ville risque d’atteindre bientôt 50 ou 100 millions d’habitants. Ceux qui aspirent à la diriger ne voient que le prestige d’être gouverneur et une occasion de remplir leurs poches. Je pense que c’est maintenant qu’il faut agir pour sauver la capitale.

A mon avis, Kinshasa est déjà invivable. Les infrastructures et les services sociaux de base disponibles sont depuis longtemps en deçà des besoins de sa population qui ne fait que croitre. En 1960, la capitale ne comptait que 443 000 habitants. Aujourd’hui, elle en compte plus de 17 millions. Il est clair que les logements, les caniveaux, les égouts, les infrastructures, les conditions sécuritaires… sont dépassés. Simplement parce qu’ils n’ont pas suivi le même rythme de croissance que la population.

Quand les déchets deviennent une identité

A l’époque, avec peu d’habitants, Kinshasa était très propre. C’est aussi ce qui justifiait son surnom « Kin La Belle ». Aujourd’hui, son insalubrité extrême n’est que la conséquence d’une population démesurée. Imaginez une ville qui produit 10 000 tonnes de déchets par jour ! Et aucune politique adéquate pour les gérer. Représentez-vous une mégalopole où les embouteillages commencent dès 5 heures du matin, et où les naissances ne sont pas du tout contrôlées !

On met au monde matin, midi et soir. Certains enfants ont été conçus dans des caniveaux. A leur naissance, d’autres ont été jetés dans des fosses septiques. Ceux qui survivent deviennent des Kuluna qui terrorisent la ville… Dans ces conditions, quelle sera la situation dans 20 ou 30 ans lorsque la capitale comptera par exemple 50 millions d’habitants ?

Causes de la surpopulation de Kinshasa

La capitale est victime de sa propre politique discriminatoire vis-à-vis des provinces. Les dirigeants ont institué un système de prédation qui fait que toutes les ressources du pays profitent d’abord à Kinshasa au détriment des provinces. Les opportunités, les belles infrastructures, les meilleurs services sociaux de base, le boom immobilier, l’eau au robinet, le courant… tout est concentré à Kinshasa. Même les 40 % de rétrocession prévue par la Constitution ne sont que très rarement envoyés aux provinces. Conséquences : les provinces s’appauvrissent au profit de Kinshasa. Raison pour laquelle tout le monde veut aller vivre à Kinshasa.

Il n’y a pas de routes de desserte agricole, mais il y a des routes pour aller à Kinshasa. Certains ont fait du fait d’être Kinois une marque, un prestige. Pourtant, on les connait qui vivent dans la mendicité, sans emploi et n’ont même pas un logement à Kinshasa. Mais ce sont eux qui passent leur temps à insulter ceux qu’ils appellent les « mbokatiers », c’est-à-dire les villageois des provinces. Du coup, les mbokatiers se disent : allons tous vivre à Kinshasa, là où coulent le lait et le miel.

Tant que le développement et les opportunités seront une exclusivité de Kinshasa, cela attirera toujours ceux qui mènent une vie précaire en provinces. Tant que les ressources minières des provinces (diamant, or…) ne profitent qu’à Kinshasa, nous viendrons à Kinshasa. Jusqu’à ce que la capitale n’aura plus de place où mettre le pied.

La solution

Il n’y a pas mille solutions : il faut décentraliser le développement au profit des provinces. Lorsque les mêmes opportunités, les mêmes chances et les mêmes services publics seront disponibles à Mbanza Ngungu, à Mbujimayi, à Kikwit, à Bikoro, etc., les mbokatiers resteront dans leurs provinces. Ils aimeront travailler dans leurs plantations, jouer à la rivière, passer du bon temps sous les arbres dans leurs villages.

Le gouvernement central doit cesser de détourner les 40 % de rétrocession due aux provinces. C’est avec ces fonds que ces entités peuvent aussi se développer et garder leurs mbokatiers au village. Lorsque nos territoires disposeront de routes asphaltées, de parcs d’attractions, de petites et moyennes entreprises, d’emplois pour les jeunes, d’électricité en permanence… très peu de gens souhaiteront quitter pour aller fainéanter à Kinshasa.

Aux États-Unis, celui qui vit à New York n’a rien à envier à ceux qui vivent à Washington DC. C’est parce qu’il y a les mêmes infrastructures et opportunités partout. Et rien ne nous empêche d’atteindre aussi ce niveau de développement.

 

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Les commentaires récents (3)

  1. Salut HABARI, je suis profondément touchée par le contenu de cet article.
    C’est bon travail de votre part.

  2. Il existe plusieurs solutions possibles pour réduire le nombre d’habitants à Kinshasa, notamment :

    1. Encourager la décentralisation : en développant d’autres villes et régions du pays pour attirer les habitants de Kinshasa vers d’autres endroits.

    2. Améliorer les infrastructures et les services publics dans d’autres régions du pays pour inciter les habitants à s’installer ailleurs.

    3. Mettre en place des politiques de contrôle des naissances pour limiter la croissance démographique de la ville.

    4. Encourager la migration interne en offrant des incitations économiques aux habitants de Kinshasa pour s’installer dans d’autres régions du pays.

    5. Développer des programmes de logement abordable dans d’autres régions du pays pour inciter les habitants de Kinshasa à déménager.

    Il est important de prendre en compte les besoins et les aspirations des habitants de Kinshasa dans la mise en œuvre de ces solutions, afin de garantir leur succès et leur acceptation.