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YouthSprint lance la campagne #ParlonsAvortements : phase 3

Lutter contre les avortements clandestins et les décès maternels qui en découlent tout en promouvant le Protocole de Maputo. C’est le double objectif de la troisième phase de la campagne #ParlonsAvortements lancée mardi 28 septembre par les jeunes du mouvement YouthSprint.

Le 28 septembre de chaque année, le monde célèbre la journée internationale pour la dépénalisation des avortements. En RDC, les jeunes du mouvement YouthSprint ont profité de cette date pour lancer officiellement la troisième phase de la campagne numérique baptisée #ParlonsAvortements. Pendant 10 jours, ces jeunes de Kinshasa, Lubumbashi, Goma et Bukavu publieront des visuels avec des messages ciblés en vue de lutter contre les avortements clandestins, mais aussi briser certains mythes autour du sujet.

Première publication des visuels. Les jeunes sont assistés dans la prise en main de Twitter

 En RDC, les avortements clandestins sont la deuxième cause des décès maternels après les hémorragies. En 2016, une étude de l’Ecole de santé publique avait répertorié au moins 146 700 cas d’avortements clandestins pour la seule ville de Kinshasa. Pourtant, le cadre légal a évolué. Benjamin Sabue, chargé de programme de YouthSprint justifie la campagne : « Le Protocole de Maputo permet aujourd’hui à la femme qui le désire de recourir à un avortement sécurisé sous certaines conditions. »

Ce traité international, adopté sans réserve par la RDC en 2008 et publié au journal officiel en 2018 dispose en son article 14, alinéa 2.c : « Les États prennent toutes les mesures appropriées pour protéger les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant l’avortement médicalisé, en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère, la vie de la mère ou du fœtus. »

Malheureusement, ce protocole souffre encore de manque de vulgarisation tant chez les prestataires de santé qu’au sein de la communauté. YouthSprint se fixe donc comme objectif de remédier à ce problème.

Pour le docteur Jean Claude Mulunda, directeur pays d’IPAS, partenaire technique de YouthSprint, il faut éradiquer les avortements clandestins, source des algies pelviennes. Pour lui, « les femmes qui se font avorter par des personnes non qualifiées, à des endroits non indiqués, avec des méthodes non approuvées par l’OMS moins encore par le ministère de la Santé, mettent leur vie en danger ».

Le docteur Jean-Claude explique aux jeunes le danger des avortements clandestins

 Aucune femme ne planifie d’avorter

Alors que le code pénal, datant de 1940, continue de pénaliser l’avortement, le caractère moniste de la Constitution place le Protocole de Maputo au-dessus de nos lois internes. Aussi, le fait de proscrire les avortements n’a pas permis d’empêcher le recours à cette pratique. Il est donc temps de revoir la copie, car les statistiques prouvent que les pays ayant des lois moins restrictives ont vu le taux d’avortements baisser.

Docteur Jean-Claude Mulunda explique ici qu’il n’est pas question d’être pro ou anti. « Il s’agit de la vie de la femme. Aucune femme ne planifie d’avorter », ajoute-t-il.

En effet, rien ne peut stopper une femme résolue à recourir à un avortement, même pas la loi. Ainsi, il serait plus judicieux d’assurer l’accès à l’information et aux services de qualité sur l’avortement à toute femme qui le désire.

 

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