Le fait que nous vivons dans une société traditionaliste très attachée à la protection de la vie humaine ne devrait pas nous empêcher de voir la réalité en face. Il y a des situations où l’avortement est nécessaire et même salutaire, comme le stipule le protocole de Maputo.
De prime abord, notre société congolaise doit savoir que l’avortement est un droit pour la femme dans les conditions définies par la loi et les instruments juridiques internationaux. De ce fait, la criminalisation de l’avortement entraine forcément des conséquences néfastes dans la société.
Il faut protéger la personne qui donne la vie
La femme étant la seule qui donne la vie, elle doit bénéficier d’une protection maximale. Il est inadmissible que la femme donne la vie en perdant la sienne. Plusieurs fois, on a vu des femmes enceintes mourir à l’accouchement, soit parce que leur état de santé était tellement fragile et ne pouvait supporter une grossesse, soit parce que la mauvaise position ou la grande taille du fœtus ont rendu l’accouchement très compliqué. Ces femmes seraient restés en vie aujourd’hui si elles avaient fait le choix de l’avortement sécurisé. Voilà pourquoi quand une grossesse met en danger la vie de la femme, l’avortement médical s’impose. Et notre société ne devrait pas stigmatiser celle qui avorte.
On ne peut pas non plus contraindre la femme à garder une grossesse qui la couvre de honte. Prenons l’exemple d’une jeune fille violée à la fois par deux ou trois malfaiteurs et qui en tombe enceinte. Doit-on l’obliger à garder une telle grossesse ? Et même si elle garde la grossesse jusqu’à l’accouchement, qui prendra en charge l’enfant qui va naître ? Sa vie, sa scolarisation, ses maladies…
La fille elle-même sera-t-elle heureuse d’entretenir un bébé issu d’un viol ? Un enfant dont elle ne connait pas le père ou dont le père est connu pour être un criminel ?
Si vous ne le savez pas, tout viol est un très mauvais souvenir pour la victime. Que dire de la grossesse qui en découle ? La victime a le droit d’enlever une telle grossesse non désirée. Je pense qu’on doit cesser de criminaliser aveuglément l’avortement.
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