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Absence des services d’entretien dans nos cimetières

« Bienvenue au cimetière», cette phrase est accrochée sur le mur en béton de la porte d’entrée du cimetière de Kinkole. Malheureusement, le lieu n’est pas très accueillant.

Après avoir franchi la porte d’entrée, je suis accueilli par une autre message : « kolakisa nzela, 500fc ». Mais celui-ci n’a rien à avoir avec le poli « Bienvenue ». Cette courte phrase se traduit en français par « pour t’aider à retrouver le tombeau de ton proche, tu payes 500 FC (0,5E) ». 

Ce message a été écrit par un particulier qui est venu faire du business au cimetière. L’homme accompagne ainsi les visiteurs qui veulent retrouver le tombeau d’un proche. Car notre légendaire cimetière de Kinkole, se transforme peu à peu en brousse. Les herbes hautes remplissent les allées à tel point qu’il faut regarder ses pieds pour ne pas marcher sur les tombes.  

« Halte ! Tu risques de glisser dans un tombeau vide », me crie à l’oreille mon guide. « Certains tombeaux sont vidés de leurs habitants juste après avoir été enterrés. Des fossoyeurs peu scrupuleux dépouillent les cadavres de leurs vêtements et semparent du cercueil pour le revendre à un futur locataire » raconte-t-il.

Journée des parents et des morts 

Le 1er  Août, la journée des parents et des morts, ces guides sapprochent pour accueillir les familles qui viennent entretenir la tombe d’un proche. Certains sont encore enfant et celui qui me guide aujourd’hui n’a pas plus de 15 ans. Si jeune pour vivre parmi les morts Voilà à quoi peut conduire la pauvreté…

De l’autre côté du cimetière, vers la sortie, un marché a été érigé et les vendeuses des bananes, d’oranges et les fleuristes y font leurs affaires en toute quiétude. Si pour être guidé on doit payer 500 FC, pour les autres services, tel que le sarclage, la peinture et/ou reconstruction de la dalle tombale, il faut payer beaucoup plus.

Tombeaux ouverts et squelettes visibles à l’il nu : il faut beaucoup de courage et de prudence pour avancer dans ce cimetière. Pour éviter de tomber dans une fosse, de marcher sur une tombe et par respect pour l’âme et le corps de mon frère que je suis parti chercher, je préfère m’arrêter là. Comme on dit à Kinshasa, l’Etat atalela biso likambo oyo, que l’Etat nous aide dans cette affaire.

 

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