Nommé en juillet 2024, le nouvel ambassadeur de France en RDC, Rémi Maréchaux, a séjourné quelques jours à Lubumbashi. Jeudi 07 novembre 2024, il a dit être venu « mesurer les réalités congolaises en dehors de Kinshasa ». Il était également de passage à Kolwezi, dans le Lualaba.
« Tout comme je l’ai fait dans les deux Kivu, je suis venu à la rencontre de plusieurs interlocuteurs (autorités de provinces, membres de la société civile et responsables d’entreprises françaises), en vue d’échanger sur les grands enjeux du partenariat stratégique entre la France et la République démocratique du Congo. Dans ce même cadre, j’ai échangé avec les responsables de l’Université de Kolwezi et ceux de toutes les grandes sociétés minières du Lualaba, pour appréhender la réalité de la situation et arriver à discerner et identifier les intérêts potentiels pour les entreprises françaises », a déclaré l’ambassadeur. Son séjour lui a permis de dresser la liste de défis majeurs. C’est notamment : l’accès à l’électricité, le transport, la logistique, la formation du personnel, etc.
A propos de projets, le nouvel ambassadeur de France a mentionné celui de la création de la haute école des mines et de l’industrie que veut implémenter l’Université de Kolwezi. Pour Rémi Maréchaux, c’est l’école des mines de Nantes qui travaillera au développement de la maquette, du curriculum et des capacités. Il a précisé que « l’Agence française de développement apportera le financement nécessaire à l’équipement des laboratoires de la haute école susmentionnée ».
Enjeux stratégiques de cette visite
Trois principaux enjeux ont été épinglés par Rémi Maréchaux lors de son mot, au cours d’une soirée au lycée français Blaise-Pascal. Premièrement, renforcer le partenariat avec le « géant francophone ». Ce qui, pour l’ambassadeur, implique un travail de promotion de l’usage de la langue française comme langue internationale, à travers la coopération éducative (universitaire notamment) et culturelle.
Le deuxième enjeu selon le diplomate français, « est dû au système multilatéral avec la tentation pour certains de changer l’ordre international par la force ». Sur ce point, Rémi Maréchaux n’a pas mâché ses mots. Il a déclaré : « De la même manière qu’on ne peut pas accepter l’invasion de l’Ukraine par la Russie, on ne peut pas accepter non plus l’invasion de la RDC par le Rwanda. » Pour lui, la France veut contribuer à la résolution de la crise qui sévit dans l’est du Congo en protégeant l’intégrité territoriale du pays.
Troisièmement, le défi du changement climatique n’a pas échappé au diplomate français. Il a insisté sur ce que doit être le rôle de la RDC, avec ses forêts capables de limiter les effets du bouleversement climatique en séquestrant plus de carbone que la forêt amazonienne. Rémi Maréchaux mise sur le renforcement de capacités dans la préservation des forêts du bassin du Congo.
Cette visite de Rémi Maréchaux vise à construire des politiques françaises plus efficaces dans la relation entre la France et la RDC.