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RDC : Angel Ndeze, la jeune Congolaise de 22 ans qualifiée pilote privée

Quelques jours après avoir effectué son vol solo, Angel Ndeze, 22 ans, est qualifiée pilote privée au Kenya où elle poursuit ses études de pilotage. Elle a accordé une interview à Habari RDC. Dans cet entretien, la jeune pilote originaire du Nord-Kivu, région connue pour ses conflits armés, partage sa passion pour les avions. Son ambition est de servir sous les couleurs nationales de son pays, la RDC et d’inspirer d’autres filles à lui emboîter le pas. 

En République démocratique du Congo, rares sont ceux qui encouragent les femmes dans le métier de pilote. Très jeune, Angel Ndeze a embrassé la carrière de pilote et en est très fière.

Habari RDC : Angel Ndeze, vous n’avez que 22 ans et déjà vous êtes pilote d’avion. Parlez-nous un peu de votre parcours 

Angel Ndeze : Je suis de Goma, au Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo. J’ai un bac en aviation civile de l’École du Cinquantenaire obtenu en 2018. Après mon bac, j’ai travaillé comme chargée des opérations aériennes dans une compagnie d’aviation (Echo Flight) et cela pendant une année avant que la compagnie ne ferme ses portes dans la région. 

En 2020, je suis allée à Nairobi, au Kenya embrasser les études de pilotage, grâce aux petites économies que j’avais faites. Six mois après, je suis rentrée au pays, je ne pouvais plus poursuivre mes études, faute de moyens. Peu après, je décide en 2021, de rejoindre l’Institut congolais pour la conservation  de la nature (ICCN) où j’ai été recrutée en tant qu’éco-garde pour exercer un des métiers nobles du monde, la conservation de la nature. 

En avril 2022, j’ai eu la chance d’obtenir une bourse d’étude de la Fondation Julien Paluku Kahongya afin de pouvoir poursuivre mes études de pilotage au Kenya. Et aujourd’hui, j’ai une licence de pilote privée. 

D’où vous est venue cette passion pour l’aéronautique ?

La passion pour les avions est née d’une curiosité. Alors que j’étais encore trop jeune, les enfants de mon quartier et moi avions l’habitude de crier fort quand on voyait les avions passer : « Avion ni bebe kwa tate » ( avion emmène-nous chez grand-parent, littéralement en swahili). Et quand dans ma ville, l’aviation civile a été introduite à l’École du Cinquantenaire, je n’ai pas réfléchi deux fois. J’ai vite couru embrasser ma passion, apprendre le mystère derrière ces effets de voir et de commander un gros appareil volant dans les airs.

Selon les chiffres de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), seulement 3% des pilotes professionnels dans le monde sont des femmes. Que représente le métier de pilote pour vous ? 

Le nombre de femmes dans ce domaine est inférieur, car plusieurs ne sont peut-être pas informées et pensent que le métier de pilote n’est fait que pour les hommes. Mais de nos jours, il y a déjà un nombre considérable d’associations de femmes pilotes qui essaient de militer et d’encourager les jeunes filles passionnées à rejoindre ce monde. 

En 2020, nous avons vu votre photo à la commande d’un avion faire le tour des réseaux sociaux en RDC. C’était votre premier pas dans l’aviation ou votre premier vol solo ?

Oui, une photo de moi aux commandes d’un avion a circulé en 2020 et cela était mon tout premier vol en tant qu’étudiante pilote. 

Avez-vous déjà connu une situation où en plein vol vous avez un peu peur en pilotant ?  Si oui, laquelle ?

Non, je n’ai jamais eu une expérience comme cela dans un avion. En tout cas, rien de si grave, sauf peut-être les exercices en procédure d’urgence qu’on voyait pendant les formations. Genre, les procédures à suivre lorsqu’il y a par exemple une panne moteur ou moteur en feu.

Quelles sont vos perspectives après vos études de pilotage ?

Je suis à Nairobi au Kenya depuis pour poursuivre mes études de pilotage grâce à la bourse qui m’a été offerte par la Fondation Julien Paluku Kahongya. Et là, je viens d’être qualifiée pilote privée à Skymax Aviation Limited. 

Je veux mettre mes connaissances au profit de mon pays dans son développement aéronautique, soit sous les couleurs nationales à travers la compagnie nationale d’aviation, soit dans la force aérienne ou soit dans la protection des aires protégées.

Un message à partager ?

À mes sponsors, je tiens à manifester ma gratitude. Car, sans leur soutien, je ne serais pas en train de réaliser mon rêve. À toutes ces femmes qui pensent encore que le métier de pilote est réservé aux hommes, je peux leur dire que je suis l’exemple vivant que le pilotage est un métier fait aussi pour les femmes. C’est vrai, quand on est femme, on a beaucoup de défis à relever. 

Parfois nous croisons des gens qui nous découragent, qui nous disent que nous sommes incapables par le fait que nous sommes femmes. Mais cela ne devrait jamais être un obstacle. Nous ne devons pas nous décourager et nous empêcher de rêver. Femme, travaille dur et fait ton chemin.

 

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