En RDC, les associations socio-culturelles semblent avoir dévié de leur mission initiale. Au lieu de se consacrer à la promotion de la culture et des traditions, elles se sont muées en acteurs politiques, influençant les choix électoraux et s’immisçant dans des affaires politiques.
Dans le Katanga, l’exemple récent c’est l’opposition de l’association Lwanzo Lwa Mikuba à la candidature de Fifi Masuka à la tête de la province du Lualaba. L’association juge illégale cette candidature. Cette politisation des associations, héritée de l’époque coloniale avec l’Abako de Joseph Kasavubu, met à mal leur crédibilité.
L’abandon du volet socio-culturel
Certes, rien n’interdit aux associations culturelles d’émettre un avis sur des questions politiques, mais elles devraient savoir que la politique n’est pas leur secteur d’activité, au risque de se faire confondre avec les partis politiques. En effet, la mission première des associations socio-culturelles c’est la promotion et la préservation de la culture locale. Leur absence sur ce terrain a des conséquences néfastes, par exemple dans de grandes villes comme Lubumbashi.
Là-bas, les enfants n’ont presque plus accès à leur culture et à leur langue d’origine. Le swahili, langue véhiculaire, est de plus en plus marginalisé, et d’autres langues locales risquent même de disparaître de la ville. Cette perte d’identité culturelle s’accentue avec la tendance à faire parler la langue française aux enfants dès le bas âge. Le français étant perçu par certains comme une langue de prestige, et l’engouement pour les écoles bilingues français-anglais s’accentue.
Un appel à agir
Face à ce constat alarmant, il est urgent que les associations socio-culturelles se ressaisissent et reprennent leur rôle dans la préservation de l’identité congolaise. Elles doivent quitter le terrain politique et se consacrer à la promotion de la culture et des langues locales. Pour cela, des actions concrètes doivent être menées. Par exemple : l’organisation d’activités culturelles, la sensibilisation des parents à l’importance de la transmission des traditions, la création des programmes d’apprentissage des langues locales dans les écoles…
La sauvegarde de la culture congolaise devrait figurer parmi les priorités du gouvernement. Car, c’est l’identité même du pays qui est en jeu. Les associations socio-culturelles ont la responsabilité de porter ce flambeau et de le transmettre aux générations futures.