Ils sont nombreux ces enfants qui, à longueur de journées parcourent des rues accompagnant des adultes aveugles ou estropiés pour mendier. Ces enfants sont avec ces mendiants tous les jours et ne peuvent aller à l’école.
Certains enfants sont devenus professionnels en techniques de mendicité. Ils arborent parfois volontairement des airs tristes, des haillons et une voix suppliante pour gagner la compassion des passants. On les retrouve sur la place du marché, le long des rues… Des fois, c’est dans des restaurants ou des bars qu’ils amènent leurs adultes pour mendier. L’air misérable qu’ils affichent crée de la compassion et les bons Samaritains n’hésitent pas à mettre la main à la poche.
Ce qui est inquiétant, c’est que le destin de ces enfants est lié à celui de ces adultes handicapés qu’ils accompagnent et qui sont à la fin de leur vie. Au lieu de préparer leur avenir en allant à l’école, les gamins sont contraints d’apprendre la mendicité comme mode de vie. Cela me révolte que l’État et la société regardent et se taisent face à ce drame qui se passe sous nos yeux. J’ai rencontré certains de ces enfants, accompagnateurs d’adultes handicapés, et ce qu’ils m’ont raconté m’a laissé sans voix.
Experts en mendicité et en mensonge
L’un de ces enfants s’appelle William (nom d’emprunt). Il accompagne sa « mère » paralytique, elle ne peut pas marcher. Celle-ci est assise à même le sol. Je lui ai alors offert quelque chose et en ai profité pour engager un débat. Curieusement, le petit William me paraît très averti car il contourne mes questions. Il croit sûrement que je suis entrain d’enquêter pour la police ou pour une organisation de protection des enfants. Il affirme que cette femme estropiée est sa mère, ce qui me semble invraisemblable. « Je vis vers Katoyi, j’ai douze ans. C’est pour la journée d’aujourd’hui seulement que j’accompagne ma mère dans la rue. Mais moi je vais à l’école : je suis en cinquième primaire ! Je n’ai pas du tout arrêté mes études pour la rue. Je suis ici juste aujourd’hui parce que je me suis fait renvoyer de l’école pour ne pas avoir payé le minéral », déclare le petit William.
Cette facilité à mentir m’a fait un double effet : une déception profonde et une admiration face à cette ingéniosité de vouloir se couvrir. Mais cela est un signe avant coureur d’une vie peu recommandable qui sera celle de William si personne ne lui vient en aide ! A douze ans, être si expert en mensonge, cela n’augure rien de bon.
J’aperçois un peu plus loin un homme aveugle qui mendie auprès de personnes à bord des véhicules de transport en commun. Il est conduit par sa fillette Florah (nom d’emprunt). Cette petite fille a 10 ans seulement. Elle n’a jamais foulé le sol d’aucune école. Son père se dit reconnaissant envers elle parce qu’elle l’accompagne tous les jours dans son boulot de mendiant. Mais le père n’hésite pas à émettre le vœu de voir sa fillette bien-aimée être scolarisée un jour.
Des plaidoyers pour mettre fin au système « enfants conducteurs d’adultes »
Au parlement d’enfants du Nord-Kivu (PARDE), une structure de jeunes qui se bat pour les droits des enfants, on reconnaît ce phénomène et les dangers que court la société si ces enfants ne sont pas secourus. On reconnaît aussi que ces enfants représentent un énorme potentiel pour l’avenir du pays s’ils sont scolarisés.
« Des plaidoyers sont faits pour palier tant soit peu ce problème avec des organisations nationales et internationales, mais les responsabilités restent quand-même partagées entre parents et l’Etat congolais », nous a laissé entendre Jules Kasereka, conseiller à la protection des enfants au PARDE Nord-Kivu.
Sans nul doute, il y a pour motivation de ces enfants soit un besoin d’argent soit un lien familial qui les unit à ces adultes handicapés. Dans tous les cas, en tant qu’enfants, ils ne sont pas juridiquement responsables de leurs actes. C’est une génération sacrifiée et sans avenir. Ces enfants méritent mieux que ce que le présent leur offre. L’État et la société sont coupables de les laisser dans ces conditions.
En effet, c’est une responsabilité collective que de s’impliquer dans cette reconversion des enfants de cette catégorie à une vie normale et à la scolarisation
C’est Sous Forme D’une Exploitation De Ces Enfants.Qu’apprenent Il De Ces Pauvres Qui Pratique La Mandicite? Que Le Gouvernement S’en Occupe.
Chiché NTUMBA BUKASA, Secrétaire Général de l’ASBL CASFONTE
Cchiché NTUMBA BUKASA Secrétaire Général de l’ASBL CASFONTE, c’est l’affaire de tout le monde à solutionner la situation des ces enfants innocents forcés à travailler pour nourrir leurs familles, une charge qui dépasse leur niveau. chacun (e) ( Individu, ASBL, ONGD, Gouvernement, Eglise, etc.) doit faire faire quelque chose à son niveau et à ses moyens pour aider l’un ou l’autre cas de ces enfants.
Merci pour cet apport à cette problématique