La République démocratique du Congo s’apprête à vivre un scrutin présidentiel crucial le 20 décembre 2023. Les candidats et leurs camps se livrent à une bataille d’images intense. En revanche, la bataille d’idées fait cruellement défaut.
Les candidats se comparent par le nombre de participants à leurs meetings. Le camp de Félix Tshisekedi accuse celui de Moïse Katumbi de gonfler les chiffres de ses meetings, de trafiquer les images pour montrer un semblant d’adhésion populaire. A son tour, le camp de Katumbi accuse celui de Tshisekedi de ne pas pouvoir mobiliser les foules, d’utiliser les moyens de l’Etat pour sa campagne, et de contraindre les gens à assister aux meetings sous peine de sanctions.
Au lieu de débattre des problèmes réels auxquels la RDC est confrontée, les différents camps se concentrent sur leur popularité. Les questions de l’eau, de l’électricité, de la santé, de l’éducation et de la corruption, sont reléguées au second plan. Dommage !
On croirait vivre la guéguerre entre les fans de deux artistes musiciens actuellement en vogue sur la scène musicale congolaise : Ferré Gola et Fally Ipupa. Des questions du genre : qui a réussi à remplir le stade des Martyrs après leurs concerts respectifs ?
La bataille électorale en RDC est loin d’être sereine. Les accusations de préparation de fraudes et la bataille de manipulation d’images de campagne risquent de ternir le scrutin et de saper la confiance des électeurs. Cette guerre du « plein » et du « Mpiaka », prépare, selon moi, les futurs contestations qui suivront la proclamation de résultats des élections. Chaque camp pourra dégainer des images pour prouver qu’il avait l’adhésion populaire ; ou que le camp adverse n’avait pas su mobiliser les foules suffisantes pour prétendre gagner les élections.
Et c’est dangereux pour le pays, parce que la grande masse est silencieuse. Elle ne participe pas toujours à ces raouts électoraux, et personne ne sait en faveur de qui elle votera. Wait and see !