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Les « bizola » : ces eaux sales consommées à Bukavu

En RDC, la desserte en eau potable a toujours fait partie des promesses électorales des politiciens. Malheureusement, une fois arrivés au pouvoir, ils oublient cette question. À Bukavu, une partie de la population consomme de l’eau sale avec tous les risques de maladies que cela comporte.

Faute d’eau réellement potable dans la ville, la population se prend en charge en trouvant des alternatives, dont les « bizola », ces puits que l’on creuse au-dessus d’une nappe. Malheureusement l’eau y est impropre à la consommation, mais est utilisée pour les travaux ménagers à Bukavu.

Structure officielle de distribution d’eau à Bukavu, la Régideso, ne fait presque plus son travail de traitement et de distribution d’eau potable dans la ville. Les robinets de plusieurs quartiers sont à sec depuis plusieurs mois. Et les « bizola », s’offrent donc comme la seule alternative. Dans ces quartiers pauvres, on va même jusqu’à utiliser cette eau sale pour la cuisson des aliments, mettant ainsi de nombreuses vies en danger.

Bizola : une eau ni limpide, ni inodore ni incolore

Une eau potable doit être limpide, incolore et inodore, ce qui n’est pas le cas des « bizola ». L’eau des bizola a un goût et une odeur, et cela peut être grave. « Les bizola contiennent différents microbes notamment la salmonelle et l’Antamoeba Hystolityka, des microbes responsables de la fièvre typhoïde et de la dysenterie. L’eau des bizola est vraiment mauvaise et ne mérite pas  d’être consommée. C’est un danger pour la santé de la population », s’inquiète Docteur Francis Mudahama, médecin dans une structure de santé à Bukavu.

Les récipients de stockage de l’eau

À l’école, on a appris que « l’eau prend la forme du récipient », mais à Bukavu, l’eau prend les microbes du récipient. Les eaux des « bizola » sont puisées à l’aide d’ustensiles peu hygiéniques et transvasées dans des bidons jaunes. Les microbes sont donc omniprésents, s’est plainte une habitante de Ndendere. En RDC, l’adage dit : « Un Zaïrois ne meurt jamais  de microbe ! » Cet adage est erroné. Malgré tout, certains habitants de Bukavu se croient invulnérables aux microbes des eaux des « bizola ».

Le gouvernement devrait se pencher sur cette question pour améliorer la desserte en eau potable à toute la population de la ville de Bukavu. Surtout en cette période où le choléra sévit dans la région.

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