Convoité pour sa couleur et son usage qui donne lieu à des produits de luxe, le bois rouge se retrouve dans les réserves naturelles de Lwama-Kivu, Ngandja et Itombwe dans le territoire de Mwenga dans l’est de République démocratique du Congo. Malheureusement, cette variété rare est menacée par le commerce illégal qui sévit dans cette partie de la RDC.
Le bois rouge est utilisé dans la pharmacopée traditionnelle ou comme colorant. Et aussi, cette essence est surtout appréciée sur le marché asiatique pour la fabrication de meubles de luxe.
Pour s’approvisionner en matière première, un commerce illégal se développe en territoire de Mwenga. Ici des tonnes de bois rouge sont coupées chaque mois et transférées en territoire de Fizi au bord du lac Tanganyika. Les cargaisons prennent la route de la Tanzanie et du Burundi avant d’atteindre la Zambie. Destination finale : l’Asie. Le tout, sous la barbe des services de l’État congolais.
La société civile environnementale tire la sonnette d’alarme !
Le président de la société civile environnementale au Sud-Kivu, Josué Aruna Sefu, alerte sur le risque de disparition de cette variété rare de bois. Il appelle le gouvernement congolais à prendre des mesures pour arrêter cette hémorragie écologique.
« Des centaines de tonnes de bois rouge sont coupés dans ces paysages forestiers de l’est de la RDC et envoyés directement dans les pays limitrophes […]. D’après les comités d’alerte, la situation ne fait que s’aggraver », note Josué Aruna.
Qu’en dit le gouvernement congolais ?
Saisi par la société civile environnementale, le ministre national de l’Environnement et du Développement durable, Claude Nyamugabo, a dans une lettre, invité le gouverneur du Sud-Kivu à mener une enquête sur ce commerce illicite. « Afin de mettre un terme à cette situation, je vous demande, sous votre supervision directe, de mettre en place une équipe multipartite composée de services techniques provinciaux appropriés des frontières, de sécurité et des forêts, pour mener une enquête approfondie sur les faits ainsi dénoncés. Il y sera associé la société civile, les communautés afin de proposer des solutions idoines et sauver cet écosystème rare et riche en retombées financières que nous devons léguer à notre postérité », indique la lettre du ministre de l’Environnement.
En somme, le commerce illégal du bois rouge n’est pas seulement au Sud-Kivu. Il a déjà touché le Maniema et l’ex-Katanga. D’où la nécessité pour le gouvernement congolais de s’impliquer dans l’éradication de cette pratique.
On dit art comme dont.
Oui