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Butembo : quand une militante des droits des femmes et un violeur se retrouvent sur la même liste électorale

Qui aurait cru voir un violeur « cheminer » avec une avocate, militante des droits des femmes, dont la spécialité est la lutte contre les violences sexuelles ? il n’y a qu’en RDC où cela est possible grâce au processus électoral. Un violeur des femmes et une militante de droits des femmes, tous candidats députés sur une même liste électorale. Celle de l’Union pour la nation congolaise (UNC).

A Butembo, ville commerciale dans le nord de la province du Nord-Kivu, le ridicule ne tue plus. Au nom de la politique et des élections, on assiste à des situations invraisemblables.

Kiza Omer, condamné à 14 ans de prison pour viol !

Omer Kasereka Kiza (vous pouvez aussi écrire Kitsa) était bourgmestre de Bulengera, la plus grande commune de la ville de Butembo. Marié et père de famille, l’homme a pourtant été poursuivi pour viol sur mineure. Les faits remontent à septembre 2017.  Une petite fille dont on recherchait la famille, avait été amenée à passer la nuit à la commune, le temps de retrouver sa famille le lendemain.

Le fameux bourgmestre Omer trouve une occasion de « s’en servir ». Il prend personnellement le dossier à bras le corps et va jusqu’à louer une chambre d’hôtel pour la fille. La suite vous pouvez la deviner : un viol sur cette fillette de 12 ans !

Un procès a été organisé. L’expertise médicale confirmera que la fillette a bel et bien été sexuellement abusée au cours de son séjour à l’hôtel. Reconnu coupable, le bourgmestre violeur écopera d’une peine de 14 ans de prison, avant d’être transféré à la maison carcérale de Munzenze à Goma.

Jusqu’à l’heure actuelle, Omer Kasereka Kitsa est un locataire de Munzenze. Ce qui ne l’a pas empêché de déployer ses ailes comme politicien. Aujourd’hui, le prisonnier est candidat député national, sur la liste de l’UNC, le parti de Vital Kamerhe.

Puis, une militante des droits des femmes

Voir un violeur côte-à-côte avec une militante des droits des femmes ? Au ciel ou en enfer, peut-être ! Catherine Katungu Furaha, mieux connue à Butembo comme Cathy Furaha, est actuellement ministre nationale de la Culture.

Mais, dans la présentation, ce serait mieux de l’appeler « maitre Cathy Furaha ». Car, avant d’être ministre pour le compte de l’UNC, elle était défenseuse des droits des femmes à Butembo. J’avoue qu’il valait mieux ne pas croiser le chemin de Me Cathy si vous êtes « violeur » ! Car, vous n’alliez pas vous en sortir.

A la tête de l’organisation Femmes juristes pour les droits de la femme et de l’enfant (FJDF), maître Cathy se chargeait d’expédier en prison tout présumé violeur qui croisait sa route. Comme dans un combat de boxe, elle a un art oratoire qui mettait KO de nombreux violeurs présumés au prétoire.

Aujourd’hui, l’un des renégats qu’elle combattait est devenu son colistier à la députation nationale. Et l’un des avocats de l’ancien bourgmestre est aussi colistier de notre ministre de la Culture. Comment donc se peut-il qu’une « militante des droits des femmes » aussi renommée, se retrouve sur la même liste électorale avec un violeur condamné à 14 ans de prison ? La Realpolitik est au-dessus de toute logique !

 

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Les commentaires récents (2)

  1. En lisant l’article, on a l’impression qu’il y a une intention désobligeante ou un sentiment antipathique.
    Il est vrai que le scénario est inimaginable comme vous le dites si on s’en tient aux faits sociologiques.
    Mais si on analyse objectivement les faits juridiques et politiques, il y a une certaine logique et réalisme.
    1. Kiza Omer a été condamné au 1er et second degré, il est actuellement en cassation ;
    2. Kiza Omer est encore prévenu aussi longtemps que la cassation ne pourra se prononcer ;
    3. Kiza Omer jouit jusqu’à preuve du contraire de ses droits politiques ;
    4. Le fait que les 3 candidats se soient retrouvés sur une même liste électorale laisse croire que la vérité sera révélée un jour ;
    5. Il y a lieu de croire qu’il n’y a pas de neutralité dans cet article par rapport au contexte politique actuelle.