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Carole, agent de bureau et caféicultrice !

Carole Malembe est secrétaire administrative et financière de Rikolto, une organisation belge qui appuie les paysans congolais dans le riz et le café arabica. Cette femme de 38 ans, mère de 4 enfants, est aussi caféicultrice dans le Nord-Kivu.

Lorsque Carole atterrit chez Rikolto en avril 2014, elle n’a qu’une idée vague sur la baseline de cette organisation à l’époque. « Les paysans sont gagnants ! », apprend-elle. Et très vite, elle se rend compte que cette devise n’est pas creuse.

Des rêves de jeunesse

Les sources d’inspiration pour se lancer dans la caféiculture ne manquent pas. Dans sa belle-famille notamment : le grand-père et le père de son mari sont des caféiculteurs. Ainsi pour cette ancienne animatrice de la radiotélévision nationale, RTNC station de Goma, média qu’elle avait intégré à 16 ans, son rêve était loin de cultiver le café. 

Jeune, Carole voulait être une journaliste célèbre. Puis, avant d’entrer à l’université, elle se voyait déjà devenir avocate. Elle essayera même la faculté de droit à l’Université libre des pays des Grands lacs, ULPGL Goma. Avant de virer vers la gestion et l’administration. Là, elle fera carrière dans des ONG et la Monusco à Goma… 

Désir de pratiquer

Carole a encore la date en tête : 7 avril 2014. Elle est engagée comme secrétaire administrative et financière de l’antenne du Nord-Kivu de Rikolto en RDC. « Vous savez, c’est extraordinaire de voir des collègues engagés dans la réalisation des objectifs du programme. Les voir mettre toute leur énergie pour donner du pouvoir aux femmes et aux jeunes dans la préparation du bon café, et que les lignes bougent dans le bon sens, que le bien-être des agriculteurs impliqués dans le secteur café s’améliore : tout ça m’a donné une envie débordante d’essayer », confie-t-elle.

De là, elle a pu infirmer l’idée que les animateurs des ONG ne font que diffuser des idées qu’ils ne savent eux-mêmes pas appliquer. Elle a ainsi décidé « d’appliquer » des idées. « Je me suis donc lancé le défi, explique-t-elle. J’ai planté une douzaine de caféiers dans ma parcelle et j’ai trouvé cela non seulement très intéressant mais aussi plein d’espoir pour moi et ma petite famille ».

Paysanne professionnelle en herbe

Avec ses 12 plantes, elle arrive à récolter entre 10 et 20 kilogrammes de café parche, celui qu’on amène à l’usine pour sortir le précieux café vert K3. Elle a ainsi suivi les méthodes préconisées par ses collègues du programme café. L’un de ses collègues s’est même chargé de la torréfaction. Dans les couloirs du bureau de l’association, à Butembo, ses collègues sont unanimes sur son travail : « C’est du café de qualité supérieure, du café de spécialité. »

Encouragée par ses premiers résultats, Carole entend progresser désormais. Déjà en 2015, elle ouvrait un champ de 2 hectares à Bulambo, en territoire de Beni. L’insécurité constitue toutefois le majeur frein à son envie débordante de vivre de l’or vert et d’y entrainer ses enfants.

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Les commentaires récents (4)

  1. Félicitation ma chère carole. Vous appliquez la méthode learning by doing. Courage ma belle, nous allons aussi t’emboiter les pas.