La déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée en 1948, a proclamé à son article 26 : « Toute personne a droit à l’éducation. » En République démocratique du Congo, notre Constitution garantit le droit à l’éducation et l’égal accès à l’enseignement et à la formation professionnelle pour tous les citoyens.
Lors de notre descente à Miketo, village situé à plus ou moins 35Km de la ville de Kalemie, dans la province du Tanganyika, nous avons échangé sur le droit à l’éducation avec quelques membres de la communauté pygmée. C’était à l’école primaire Mulongoy de Miketo. Plusieurs participants membres de la communauté pygmée ont témoigné que le droit à l’éducation ne leur est pas assuré pour diverses raisons.
Nombreux parmi les participants ont déclaré : « Notre communauté pygmée est toujours considérée comme inférieure aux autres. Nous travaillons pour nos frères Bantous depuis des lustres, mais nous n’avons pas de moyens pour scolariser nos enfants ou les initier aux différents métiers.
Ici à Miketo, peu d’enfants Pygmées vont à l’école, d’autres ne veulent pas y aller, parce qu’ils y sont stigmatisés pour leur appartenance à la communauté pygmée. Des fois, ceux qui envoient leurs enfants Pygmées à l’école sont découragés par les autres frères de notre communauté qui leur disent qu’ils seront tués. »
Le droit à l’éducation garanti pour tous
Conformément à la loi-cadre n° 14/004 du 11 février 2014, le gouvernement de la République garantit le droit à une éducation de qualité, l’égalité des chances, d’accès et de réussite pour tous sans discrimination ni marginalisation. Ce qui veut dire que la communauté pygmée doit jouir, elle aussi, de mêmes droits que d’autres peuples pour assurer son avenir.
Au cours de nos échanges à l’école primaire Mulongoy, les membres de la communauté pygmée ont sollicité l’implication ferme du gouvernement de la RDC pour sécuriser leur communauté à travers des enseignements non discriminatoires.
L’un des participants explique : « L’histoire de la communauté pygmée doit être racontée autrement dans des classes pour que tout le monde se sente à l’aise. Il faut renforcer la sensibilisation au sein de nos communautés pour convaincre nos frères qui gardent encore des opinions préconçues d’envoyer les enfants pygmées à l’école. Seule l’éducation nous rendra libres. La loi portant protection et promotion des droits des peuples autochtones pygmées doit être suffisamment vulgarisée et ce, en langues vernaculaires pour nous permettre de comprendre nos droits. »
Le droit à l’éducation étant garanti pour tous, les efforts doivent être conjugués par ceux-là qui en ont le pouvoir et les moyens. C’est notamment le gouvernement et les agences humanitaires, pour que la communauté pygmée jouisse pleinement de tous ses droits. C’est de cette manière que nous pourrons parvenir à mettre fin aux stigmatisations, discriminations et marginalisations à l’égard de la communauté autochtone pygmée.
Vive l’éducation pour tous, gage d’un avenir sans discrimination ni marginalisation !