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Services de L’Etat ou enterprises commerciales ?

Si vous êtes Congolais, à un moment ou un autre de votre vie, vous aurez besoin de recourir aux services de l’Administration congolaise.  Que ce soit pour obtenir une attestation de naissance, de bonnes vie et mœurs, un acte notarié ou autres. Mais saviez-vous que le coût des prestations diffère selon les services et les communes de résidence ?

La commune de Ngaliema est la cinquième plus grande municipalité de la ville de Kinshasa. Elle est la seule, hors de la Gombe, à abriter des organismes internationaux, voire même des représentations diplomatiques. Je ne sais pas si cela est la cause des coûts exorbitants qui y sont appliqués aux différents services de l’Etat. Je n’ai pas connaissance d’un service qui coûte moins de 10 $ américains.

Certaines personnes préfèrent ainsi aller dans des communes voisines où, étrangement, les coûts des mêmes services sont plus faibles. Il n’est donc pas rare que quelqu’un désireux de constituer son dossier de candidature à l’université par exemple, se fasse passer pour un résident de la commune de Kitambo. Idem pour les attestations de perte de pièces. Nombreux vont à Kalamu et à Limete car les prix y sont plus abordables.  La même situation est vécue dans d’autres villes du pays.

« La mentalité actuelle au Congo est aussi à la base de nos problèmes », disait Félix Tshisekedi au cours d’une émission de TV5 Monde. Chacun semble être là pour récupérer ce qu’il peut le plus rapidement possible. Difficile de prêcher la bonne gouvernance quand les services publics eux-mêmes, se comportent comme des sociétés commerciales en nous vendant des services.

Privatiser ?

Bien que de nombreuses personnes soient allergiques à ce mot, céder certaines prérogatives au secteur privé est une des solutions pour garantir la transparence et limiter les effets de la corruption. A une époque, les documents administratifs étaient imprimés avec des hologrammes pour éviter qu’ils ne soient falsifiés. Il en fut de même pour les identifiants des taxis et taxi-bus. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Que sont devenues ces initiatives ?

Je suis déjà à moitié satisfait de ne pas avoir à mettre mes pieds à la banque pour certaines opérations, car s’y rendre signifie mettre une croix sur la journée. Le jour où, je pourrai obtenir un service fourni par l’Etat congolais à distance, c’est ce jour là que je pourrai me permettre de dire que les choses commencent à bouger.

 

*Cet article est écrit avec l’appui technique d’Internews, grâce au financement de la coopération suédoise, l’USAID et la coopération suisse.  Les opinions partagées dans cet article ne reflètent pas nécessairement les vues de l’Agence suédoise de développement international (ASDI), de l’USAID, du gouvernement suédois et du gouvernement des États-Unis.

 

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