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Petit dictionnaire des expressions qui ont fait le buzz pendant la campagne électorale de 2023 en RDC

Dans ce petit billet d’humour, nous vous proposons quelques déclarations d’hommes politiques ou d’internautes congolais qui ont fait le buzz sur la toile au cours de la campagne électorale en 2023. Comme vous le savez, les Congolais sont champions en polémiques et en déclarations qui souvent ne sont suivies d’aucun effet.

A mon avis, si vous ne connaissez pas bien les Congolais, vous risquez de leur en vouloir pour rien. Nous avons sélectionné pour vous cinq déclarations rendues populaires pendant les élections :

       1. A la moindre escarmouche ! 

Pendant sa campagne électorale, le président Félix Tshisekedi a déclaré : « A la moindre escarmouche, je vais réunir les deux Chambres du Parlement pour demander l’autorisation de faire la guerre au Rwanda. » Le lendemain, toute la toile était envahie par l’expression « à la moindre escarmouche ». Dans la vie quotidienne et sur les réseaux sociaux,  les Congolais l’utilisent avec humour pour intimider celui ou celle qui s’oppose à ce qu’ils disent. Récemment, une jeune fille s’est fait un selfie devant son gâteau d’anniversaire et a publié la photo sur Facebook. Immédiatement, un garçon fait ce commentaire sur la publication : « A la moindre escarmouche, je débarque et on partage ce gâteau ensemble ! »

Il y a eu pourtant plusieurs escarmouches rwandaises, mais le président Tshisekedi n’a pas mis sa menace à exécution.

       2. Bana Kin Balela ?

C’est l’expression qui a battu le record du buzz pendant la campagne électorale. S’adressant à la population de Kinshasa sur le terrain de Nd’jili Sainte Thérèse, l’opposant Moïse Katumbi a lancé cette expression pour accuser Félix Tshisekedi de pleurnicher sur la guerre de l’Est. Pour Katumbi, un vrai homme ne doit pas pleurnicher, il doit plutôt trouver la solution au problème. Dans un lingala loin d’être parfait, l’opposant s’est mis à louer à la forme interrogative le courage de ceux qui ne pleurnichent pas. D’où sa série de questionnements en lingala : « Est-ce que Bana Kin Balela ? Bana V.A Balela ? Bana Mazembe Balela ? Otie to tie ! Obeti to beti », pour dire : les Kinois ne pleurnichent pas, les supporters de Vita Club ne pleurnichent pas, les supporters de Mazembe ne pleurnichent pas ! Vous attaquez, nos contrattaquons…

Beaucoup ont utilisé l’expression « Bana Kin Balela » pour se moquer du lingala de Moise Katumbi, surtout après la publication des résultats de l’élection présidentielle du 20 décembre 2023.

       3. La RDC a-t-elle tous les documents pour être un pays ?

Cette question est revenue plusieurs fois pendant la campagne électorale. Ce sont les Congolais eux-mêmes qui se la posaient. En effet, ils ont inventé cette question pour dire que le Congo est un pays atypique en tout dans le mauvais sens. Ils sont eux-mêmes stupéfaits devant le niveau de légèreté des dirigeants, l’indifférence et la résignation des populations face à leurs propres problèmes, les détournements des deniers publics, la corruption de la classe politique, la dépravation des mœurs dans la jeunesse…

Bref, cette question « le Congo a-t-il tous les documents pour être un pays ? » est en réalité une interpellation, un appel à se remettre en cause, à prendre conscience, à changer de mentalités pour que le Congo devienne un pays normal.

       4. « Élections chaotiques » 

Cette expression était aussi au rendez-vous pour qualifier les irrégularités et les dysfonctionnements qui ont caractérisé les scrutins du 20 décembre 2023 dans plusieurs bureaux de vote. Mais dans leur imagination, les Congolais ont commencé à utiliser l’adjectif « chaotique » pour désigner tout ce qui selon eux ressemblait aux dysfonctionnements des élections du 20 décembre. Ainsi, on pouvait entendre dire : « Repas chaotique », « habillement chaotique », « Cérémonie de mariage chaotique », « gouvernement chaotique », « journée chaotique »…

       5. Députés nommés par la Céni

Cette expression est utilisée pour désigner les députés dont on pense qu’ils n’ont pas été véritablement élus, mais qui ont eu des sièges par la fraude électorale où la corruption. On dit alors que ce sont des « députés nommés » par la Céni. Souvent, c’est à tort qu’on a pointé certains députés comme ayant été nommés par la Commission électorale nationale indépendante. On en veut pour preuve le fait que ceux qui accusent, n’apportent pas assez de preuves pour appuyer leurs allégations.

 

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