Dans une région comme le Katanga qui subit de pleins fouets les conséquences de la pandémie du Covid-19, des jeunes se radicalisent. Il suffit de lire leurs propos sur Internet ou les écouter parler. Ceux qui se retrouvent dans cette situation adoptent le rejet des communautés faussement accusées de profiter de la misère sociale actuelle ou de piller les richesses au profit de leurs milieux d’origine.
Une politique de dé-radicalisation qui inclue une dimension de prévention s’avère utile.
La dé-radicalisation consiste à faire changer un individu déjà radicalisé pour l’amener à abandonner ses vues. C’est un concept assez nouveau, surtout dans le monde francophone. En France, par exemple, c’est avec la montée des doctrines djihadistes que les chercheurs et les professionnels de la lutte antiterroriste ont commencé à s’y intéresser.
Je ne suis cependant pas certain qu’en Afrique cela est déjà en train d’être exploré par les organisations et personnes concernées. Le but de mon article en deux parties est d’explorer les exemples des politiques de dé-radicalisation. Je les prends dans quelques pays d’Asie et de l’Occident. Je regarde, ensuite, leur possible transposition pour la situation du Katanga, en RDC.
Empêcher une rupture de l’équilibre entre différentes religions : le cas de Singapour
Le Singapour est une Cité-Etat d’Asie du sud-est qui est saluée pour son remarquable développement économique et le niveau élevé de son produit intérieur brut (en parité avec le pouvoir d’achat de la population). L’une des particularités de ce pays est sa diversité ethnique et religieuse.
Face au risque d’un péril terroriste qu’alimenteraient les doctrines djihadistes, les dirigeants ont misé sur le dialogue interreligieux et la création d’une structure de prise en charge de personnes aux prises avec la radication.
Le travail de dé-radicalisation repose principalement sur le Groupe de réhabilitation religieuse (RRG : Religious Rehabilitation Group), réunissant une vingtaine d’érudits musulmans.
A l’exemple de ce qui se fait à Singapour, les autorités congolaises et leurs représentants au Katanga peuvent faciliter les dialogues intercommunautaires avec un objectif de créer des mécanismes qui aident les jeunes à se départir des idéologies radicales.
Appendice à la stratégie globale de lutte contre le terrorisme : cas du Royaume-Uni
Face à la multiplication d’attentats, le gouvernement britannique a adopté une politique de contreterrorisme. Cette politique implique une dimension de dé-radicalisation qui met l’accent sur la prévention.
On peut lire sur le site web du gouvernement britannique que « la stratégie de prévention répond au défi idéologique auquel nous sommes confrontés face au terrorisme et aux aspects de l’extrémisme, et à la menace à laquelle nous sommes confrontés de la part de ceux qui promeuvent ces opinions ; fournit une aide pratique pour empêcher les gens d’être entraînés dans le terrorisme et s’assurer qu’ils reçoivent des conseils et un soutien appropriés et travaille avec un large éventail de secteurs (y compris l’éducation, la justice pénale, les organisation confessionnelles, les associations caritatives,…) où il existe des risques de radicalisation auxquels nous devons faire face. »
Et si le gouvernement congolais devrait penser à adopter un plan global de lutte contre les extrémismes qui incluraient une dimension de prévention ? Cela aiderait beaucoup de jeunes de la région du Katanga aujourd’hui aux prises avec les discours haineux en ligne sur fond de Covid-19.
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