Il s’agit d’un titre qui revient sur les droits des femmes, sur la capacité et la place essentielle qu’a la femme dans notre société. Il parle aussi de la femme de la partie Est du Congo. Particulièrement celle qui connait depuis longtemps un traitement inhumain et dégradant.
Elle
Sexe faible, être inférieur,
Source de tout malheur sur terre :
Ces insultes fendent le cœur
Ma plume ne sait plus se taire.
Sexe faible ? Dites pourquoi ?
Prouvez-nous donc cette hérésie.
Dites-nous selon quelle loi
La faiblesse porte la vie.
Sexe faible qui dans neuf mois
Nourrit l’humain avant de naître,
Marche sur la voie de la croix
Jusqu’à renier le bien-être.
Elle vomit, crache partout
Subit le plus vil des supplices
De la vie, elle perd le goût
Qu’elle crache sur ses délices.
Elle se donne ! Pensez-vous
Qu’un être faible en sacrifice
Peut s’offrir, souffrir. Dites-nous,
Vos insultes quel fil les tisse ?
Chez moi,
Elle voit fouler ses droits
On doit
Tous faire entendre sa voix
Comme vous, dotée de cerveau,
Elle est humaine, intelligente :
Elle réfléchit. Sous sa peau
Se cache une âme rayonnante ;
Elle peut donc bien travailler,
Devenir brillante à l’école,
Tout affronter, tout essayer
A décrocher une auréole.
Jadis négligée, aujourd’hui
Elle a lutté, repris conscience
Qu’on l’a vue luire dans la nuit
Comme une étoile d’espérance.
Elle vit sa révolution,
Elle monte des paliers, tente
De devenir la Solution
Et devient même Présidente.
La Tanzanie, le Libéria
Et d’autres nations du monde
L’ont vue au sommet de l’Etat
Et de l’art : Je vois la Joconde.
Omukali ni Mughole, Mwanamke ni Malkia. traduction : la femme est une reine
Mais, quand je pense à ce que vit
La femme de chez moi, J’ai honte.
Je suis du Kivu, de Beni ;
L’Enfer des droits. Rien n’y remonte.
Le genre humain se meurt ici.
Violentée et martyrisée
Par l’homme et par la femme aussi,
La femme est la risée,
Elle est la fleur de l’impudeur,
La souillure de toute épave,
La princesse du déshonneur ;
Elle est la ménagère esclave.
Toutes ces insécurités
L’ont souillée jusqu’au fond de l’âme,
Elle est loin de vos acuités
Et tout a quitté cette femme.