article comment count is: 0

RDC : entre les mines et nos rivières : quoi choisir ?

Savez-vous que plusieurs villes ou provinces congolaises portent le nom d’une rivière ou d’un lac ? La RDC est bondée de cours d’eaux tissant une toile reliant le pays sur différents biefs, généralement navigables, avec une population aquatique diversifiée. Malgré cette richesse hydrographique, les Congolais ne semblent pas attacher d’importance à la préservation de ces acquis, dont dépendront pourtant notre survie dans les décennies à venir.

L’exploitation d’une mine, comme dans tout processus industriel, génère des déchets qui, pour la plupart, ne sont pas traités et sont déversés dans la nature. À Likasi dans le Haut-Katanga, les rivières à côté des complexes miniers ont vu leur faune aquatique sensiblement diminuée. Et pour cause : le déversement dans les cours d’eau des rejets issus de l’exploitation minière. Des résidus dont l’acidité affecte les eaux à usage domestique utilisées par les riverains et dans l’agriculture.

Les rivières Kafubu, Musoshi, Kanwapungu, Buluo, Panda, Kasulo ou encore Likasi, sont des exemples de cours d’eau qui ont vu la qualité de leurs eaux se détériorer du fait de l’activité minière dans la région. Cela est dû à l’absence d’une politique de gestion durable des déchets industriels par les exploitants. Une problématique inquiétante, d’autant plus qu’une fois le filon épuisé, la nature dégradée ne pourra être restaurée et les conséquences sur la viabilité des sols resteront permanentes.

Des rivières transformées en mines

Au-delà des dégâts causés par le déferlement de substances nocives issues des usines, les rivières congolaises sont exploitées par des sociétés minières pour en extraire les matières précieuses, sans qu’aucune mesure de protection environnementale ne soit prise en compte. C’est le cas de la rivière Tele dans le Bas-Uélé et Aruwimi dans la Tshopo, où les poissons ont presque disparu et les maladies hydriques prennent le dessus.

L’exploitation du potentiel minier de la RDC ne doit pas nous faire oublier que ces ressources ne sont pas renouvelables. Elles finiront par s’épuiser un jour. Lorsqu’il n’y aura plus d’or, de coltan ni de cuivre en RDC, les seules ressources qui nous resteront seront celles qui sont renouvelables, comme l’eau, le poisson ou le bois. Du moins, si elles peuvent encore exister dans 50 ans.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion