La population de Goma vit toujours dans la panique depuis l’éruption du volcan Nyiragongo la nuit de samedi à dimanche derniers. La ville est privée d’électricité, d’eau courante et de ravitaillement en vivres. La lave a cessé de couler, mais la ville continue d’enregistrer des tremblements de terre.
Le gouverneur militaire du Nord-Kivu, Constant Ndima, se basant sur des données scientifiques indiquant la sismicité et la déformation du sol, a alerté la population sur la présence de magmas sous la zone urbaine de Goma avec une extension sous le lac Kivu. Ce qui selon lui n’exclue pas la possibilité d’une nouvelle éruption du Nyiragongo. Il a recommandé à la population de plusieurs quartiers de Goma d’évacuer et de se mettre à l’abri dans la cité voisine de Sake. « L’évacuation a un caractère obligatoire », a-t-il déclaré.
Éruption sans aucun signe précurseur ?
Le Nyiragongo, l’un des plus dangereux volcans du monde, est censé être sous la surveillance des scientifiques. Mais nombreux se sont posé la question de savoir pourquoi l’Observatoire volcanologique de Goma n’a pas prévenu la population sur la dernière éruption. C’est alors que le directeur de l’OVG, Célestin Kasereka Mahindra, a révélé le problème à Radio Okapi. Selon lui, « faute de moyens, l’OVG avait arrêté la surveillance du Nyiragongo pendant sept mois, soit depuis octobre 2020 ».
Cette déclaration a consterné plus d’un dans la ville de Goma. Quant aux rescapés, Charles par exemple (qui a également survécu aux éruptions de 1977 et de 2002), témoigne en ces termes : « Les précédentes éruptions du Nyiragongo ont fait des centaines de morts et celle qui a débuté ce 22 mai aurait pu être bien plus meurtrière encore, étant donné que la population de Goma a augmenté depuis 1977 et 2002. »
Tremblements de terre, fissures, dégâts…
Au moins 32 personnes sont mortes pendant et après la coulée de lave du volcan, mais aussi l’asphyxie par des fumées gazeuses selon le ministre congolais de la Santé qui conduit la délégation gouvernementale à Goma. Des milliers de personnes ont fui et continuent à fuir leurs domiciles.
Autour de la ville, les dégâts matériels sont considérables. Et pour ne rien arranger, un demi-million de personnes sont menacées d’une pénurie d’eau potable, car un réservoir a été endommagé par la coulée de lave. Des mouvements sismiques qui frappent actuellement la ville de Goma provoquent l’effondrement d’immeubles et des fissures au sol. L’OVG déconseille fortement d’occuper les maisons en étage.
Je termine ce billet en disant : solidarité avec Goma et soutien au personnel de l’OVG !