Se procurer une arme à feu au Congo ne coûte rien. Avec 20 ou 30 dollars, il est facile d’acheter une arme de fabrication artisanale. Revolver, pistolet, carabine, canon portatif, tout existe sur le marché noir.
Bien que clandestine, l’industrie locale de fabrication artisanale de fusils se porte à merveille. Le business est même florissant en raison de la forte demande dans les milieux où sévit l’insécurité. Certains citoyens préfèrent avoir eux-mêmes des armes pour se protéger, estimant que l’État est défaillant sur le plan sécuritaire.
L’État n’a plus de monopole de la détention d’armes
Dans les contrées où il ne se passe pas un jour sans que l’on enregistre des blessés ou des morts par balle, beaucoup de Congolais détiennent illégalement des armes létales. Selon notre enquête, les lieux où se pratique la chasse regorgent aussi de multiples fabricants clandestins d’armes à feu.
Même les armes de guerre circulent. Lorsque les armes sont aux mains de la population et qu’elles se vendent ainsi comme du pain, la loi de la jungle s’installe et les milices, les groupes armés et les cartels de drogues renforcent leur pouvoir.
Insécurité et circulation d’armes vont ensemble
Venez passer juste une nuit à Mbujimayi, vous ne fermerez pas l’œil : chaque matin les gens ramassent des douilles. Mbujimayi n’est pourtant pas en guerre. Certains crépitements ressemblent à des pétards, d’autres aux tires de kalachnikovs ou de fusils de chasse. Les bandits tirent et la population réplique.
Parmi les lieux secrets d’approvisionnement en armes artisanales dans la région de Mbujimayi, Miabi, Mwene Ditu, Kabinda sont réputés pour être des endroits où l’on peut trouver des armes facilement. Les armes et les munitions arrivent dissimulées dans des sacs de maïs, de haricots ou de légumes. Ce sont souvent des hommes d’affaires, parfois des simples citoyens, qui passent des commandes pour se protéger.
Mzee Kabila avait mis fin à ce phénomène
En 1997, quand Kabila père a accédé au pouvoir, il avait lancé un ultimatum à la population pour qu’elle se débarrasse de toutes les armes à feu qu’elle détenait illégalement. La moisson avait été extraordinaire : des milliers d’armes avaient été remises aux autorités. Ceux qui avaient peur de se dénoncer jetaient tout simplement leur arsenal à la rue pendant la nuit ou enterraient leurs armes dans des fosses.
À l’époque Mzee avait réussi à rétablir la sécurité et l’autorité de l’État. Aujourd’hui malheureusement, la prolifération est encore due au manque d’autorité de l’Etat dans de nombreuses régions du pays.
VOUS AVEZ TOTALEMENT RAISON DE PARLER DE L’INSECURITE A MBUJIMAYI . PARFOIS CE SONT DES HOMMES EN UNIFORME AVEC ARMES DE GUERRE QUI TERORISENT LA POPULATION.
C’est vrais mais celà est aussi lié à la mentalité de l’homme du kasai; tous les bandits armés arretés par ci et là, sont en majorité kasaiéns. Comment expliquer cette violence ? et pourquoi tuer pour voler. Même si il y a pauvreté excerbante aux kasais, cela ne s’explique pas du tout.