Rejetés par leurs épouses à cause des maladies qui les ont rendus handicapés, Ngoy et Kabuita ont dépassé leurs limites en s’unissant. Le premier est frappé de cécité totale, le second d’incapacité de travaux lourds. Pourtant, ils refusent de mendier et travaillent.
Ils ont réussi à surpasser leurs handicaps, chacun apportant à l’autre ce qui lui manque. Ces deux vendeurs d’avocats surprennent les passants au Quartier Latin, un quartier de la ville de Kolwezi, dans la province du Lualaba, au Sud-Est de la République démocratique du Congo. Ils sont reconnus à leurs appels « Avocat yo hii », « voici les avocats », en langue Swahili.
La rencontre
Ngoy a perdu l’usage de ses mains après une douloureuse maladie qui l’a dépouillé de ses moyens et fait fuir son épouse, emportant avec elle leurs six enfants. Cet ancien chauffeur de camion va pourtant faire la connaissance surprise de Kabuita Tshansa, dans une église où tous les deux allaient chercher du réconfort moral.
Kabuita, lui, a vu son épouse s’enfuir, elle ne le supportais plus après une terrible maladie qui l’a rendu aveugle. « Quand j’ai perdu ma vue, ma femme m’a quitté. Elle est partie avec nos quatre enfants. Je n’ai plus sa trace. L’ainée des enfants a 12 ans maintenant », explique-t-il, la mort dans l’âme.
Survivre grâce à son courage
Les deux handicapés, la quarantaine révolue, vivent désormais grâce à leur courage. Le voyant compte l’argent de la vente des avocats et conduit l’aveugle et, ce dernier le soutient et porte la marchandise. Une complémentarité enrichissante qui leur rend ce qu’ils ont perdu.
« Ayant compris l’incurabilité de nos maladies, nous ne pouvions nous réduire à la mendicité. Je me voyais encore hier conduisant un bus. Tout le monde n’est pas gentil avec les nécessiteux. Certains peuvent ne pas avoir à donner et d’autres insultent les indigents », explique Ngoy.
Depuis une année, Ngoy et Kabuita vivent grâce à leur courage. Face aux vicissitudes de la vie, ils ont refusé le fataliste. Ces handicapés nous donnent ici une ultime leçon : s’unir ou périr ! Unis, on est plus fort !
Hervé Mukulu
Bravo à eux. Quelle belle histoire. Dans.la.vie,.il.n ya pas de.fatalisme… On peut toujours faire quelque chose de sa vie…