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Trop d’imposteurs dans nos familles lors des deuils

Les deuils offrent une belle occasion à ceux qui veulent s’immiscer dans les affaires d’une famille. J’ai vécu le cas dernièrement à la cité Gécamines à Lubumbashi. Un gros malin essayant de se faire accepter dans une famille qui n’est pas la sienne, alors qu’il n’était qu’un imposteur.

De cette forme d’imposture dans les lieux de deuil, je suis témoin privilégié. Mais deux cas fort différents m’ont profondément marqué.

« Je suis le frère du défunt ! »

Ce jour-là au cours des obsèques d’un homme à la cité Gécamines, on a vu un quidam venu du village brandir une photo où il était en compagnie du défunt. C’était pour lui la preuve irréfutable des liens qu’il avait avec celui qu’on était en train de pleurer. Et il ajoutait qu’ils avaient fait leurs études ensemble au village.

Les orphelins, désemparés, ont fait appel à celui qu’ils connaissaient de longue date comme étant le cousin de leur défunt père et qui, heureusement, était venu de Kolwezi pour la circonstance. La tentative d’imposture a vite été découverte et le coup mis en échec. Fini l’aventure de celui qui rêvait d’hériter indûment des biens d’un mort ou d’avoir un pouvoir sur sa famille.

Les dangers de soupçonner de l’imposture

Cette famille venait d’échapper à un grave danger. Mais le danger n’est pas moins grand lorsqu’on en vient à suspecter, à tort, une imposture. C’est le cas que j’ai vécu Personnellement. Quelqu’un me dit : « Ecoute ! Le grand-frère de ton père venait souvent au domicile de mes parents lorsque j’étais jeune. Donc, il est mon frère. Donc, je suis le frère de ton père et, par conséquent, tu es mon fils ! »

Cela vous semblera peut-être trop simpliste, mais c’est comme cela que s’est passée l’histoire. J’ai accepté avec joie le nouveau parent et je l’ai présenté à toute ma famille, qui ne l’avait connu ni d’Adam ni d’Eve.

Ô doute, quand tu nous tiens !

Brusquement, tout à fait brusquement, j’ai été pris d’un doute quand je me suis rendu compte que l’intéressé voulait se substituer à notre défunt père. J’ai commencé à me poser mille et une questions. Pourquoi l’intéressé ne nous a jamais présenté sa propre famille ? Comment se fait-il qu’il n’ait jamais été connu de mes parents de tout ce temps ? Le doute est devenu certitude quand j’ai découvert que nous n’étions même pas du même village. Mais curieusement, mes jeunes sœurs n’étaient pas du tout d’accord avec moi et, pour la première fois de ma vie, à un âge déjà avancé, je me suis violemment disputé avec elles.

Fort heureusement, la lumière ne jaillit pas seulement du choc des idées mais aussi des disputes. Saisi de nos graves divergences, un vieux sage de la famille m’a révélé que des alliances matrimoniales pouvaient à juste titre avoir resserré les liens entre la famille de l’intéressé et ma famille malgré notre appartenance à des villages différents. Et donc, mon imposteur, malgré tous les griefs que j’avais pu avoir contre lui, n’en était pas un.

Ô doute, quand tu nous tiens !

 

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