Le constat amer du président de la République lors de son point de presse du 22 février 2024, sur le dysfonctionnement de la justice congolaise est loin d’être une surprise pour le peuple congolais. La corruption endémique, les lenteurs interminables des procédures, l’absence d’indépendance des magistrats et le manque criant de moyens sont autant de maux qui gangrènent l’appareil judiciaire depuis des décennies.
Face à ce tableau sombre, que peut espérer le simple citoyen ? Se tourner vers une justice qui semble aux mains des plus puissants et des plus corrompus ? Se résigner à l’injustice et à l’impunité ? La question est cruciale, car elle touche au cœur du contrat social et à la confiance que les citoyens doivent avoir envers leurs institutions.
Les magistrats, des bouc-émissaires
Le magistrat est-il le bouc émissaire idéal ? Certes, il est souvent pointé du doigt pour sa vénalité, son incompétence ou son manque d’intégrité. Mais il est important de ne pas tomber dans une simplification excessive. Le magistrat est aussi un produit de son environnement. Il est soumis à des pressions politiques et sociales énormes et travaille souvent dans des conditions déplorables.
Le véritable siège du mal réside dans le système lui-même. Un système qui n’a jamais été réformé en profondeur depuis l’indépendance et qui continue de servir les intérêts d’une minorité au détriment de la majorité. Que faire face à ce constat accablant ? La solution ne réside pas dans des solutions miracles ou des mesures cosmétiques. Il est nécessaire de repenser en profondeur le système judiciaire congolais et de mettre en place des réformes structurelles ambitieuses.
Plutôt que de se plaindre de la justice dont il est le garant, « magistrat suprême », le président Félix Tshisekedi doit mettre en place des mesures concrètes pour lutter contre la corruption et l’inefficacité des juges. Il en va du bien-être des Congolais qui ne savent plus à quel saint se vouer.