Après la pluie, un mauvais temps à Kinshasa, octobre 2019
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#KinBopeto : Limete, la commune qui se distingue, malgré les maigres moyens

Caniveaux bouchés, déchets non évacués  provoquant  des odeurs nauséabondes, eaux stagnantes… l’échec  du projet Kin bopeto saute aux yeux. En revanche, nous pouvons voir qu’au milieu de ce tableau noir se trouve une petite tache blanche : la commune de Limete. Très vite, je me suis rendue à la maison communale de Limete pour découvrir comment elle fait pour réussir l’opération Kin bopeto. Découvrez leur secret dans ce billet.

J’ai appris que la municipalité qui loge l’échangeur de Kinshasa est la seule jusqu’à présent à exécuter convenablement l’opération initiée récemment par le gouverneur pour rendre propre la ville. Il suffit de passer par là pour se rendre compte que ce bourg se distingue par sa propreté, sa beauté, et revêt une nouvelle robe qui suscite l’admiration.

Le mardi 28 février 2020, je me rends à leur maison municipale pour interviewer son bourgmestre sur le sujet. Très occupé, je n’ai pas pu le rencontrer. C’est le chef des finances, Adolphe Muteka et l’assistant du bourgmestre, Cédric Mbumba, qui est en même temps chargé de Kin bopeto là-bas. Ils se sont entretenus avec moi.

Limete recourt aussi à l’autofinancement

Le chargé des finances m’a révélé que s’ils réussissent, c’est en majeure partie parce qu’ils recourent au financement propre. « La plupart des travaux que nous faisons sont financés par la commune. L’hôtel de ville, envoie l’argent mais on ne peut pas compter uniquement sur ces fonds-là pour réaliser un travail de taille », m’a-t-il confié.

Sur l’échangeur de Limete, un agent du service Kin bopeto fait le boulot.

Concernant les activités qu’ils entreprennent pour réussir Kin bopeto, il explique : « Nous vidons les poubelles avec les vieux véhicules 207 que nous avons achetés nous-mêmes. Nous les avons surnommés : Trans matiti. Nous avons vidé les poubelles sur l’avenue Poids lourds. On repeint le séparateur sur le boulevard Lumumba en rouge et blanc. Nous le faisons souvent la nuit à partir de 21h jusqu’à l’aube, lorsque la circulation est moindre. Nous avons posé des bouquets de fleurs dans des caisses à la première rue. Nous avons replanté les arbustes, les palmiers sauvages à la seizième rue en face du super marché Kin Marché. A Mombele, nous avons commencé à vider les caniveaux. Nous utilisons les tonneaux peints en vert comme poubelles publiques. Nous faisons aussi beaucoup de sensibilisation car la population kinoise est très passive. »

Une décharge évacuée par le service Kin bopeto de la commune en utilisant un véhicule Mercedes 207

La population ne leur rend pas la tâche facile                   

Vêtu d’un gilet orange, le coordonnateur et contrôleur de Kin bopeto/Limete, Cédric Mbumba, m’a reçue à son tour. Il revenait d’une opération sur le terrain. Il n’a pas manqué d’exprimer sa déception sur l’attitude indifférente des habitants de Limete.

Immondices jetées par la population de Limete près du boulevard Lumumba.

« Ça énerve ! Nous travaillons durement pour libérer les conduites d’eau, mais les gens jettent encore et encore des déchets malgré les tonneaux-poubelles que nous avons placés pour eux. A la septième rue par exemple, nous avons débouché les buses. Mais une semaine seulement a suffi pour qu’elles soient de nouveau pleines. Nous étions obligés de refaire le travail. La population ne nous rend pas la tâche facile », se plaint Cédric Mbumba.

Et d’ajouter ce message à ses collègues de la commune : « Il ne faut pas attendre que l’argent vienne de l’hôtel de ville uniquement. Il est vrai que nos budgets sont insuffisants, mais avec un peu d’organisation, c’est possible de commencer seul, à faire quelque chose. »

Une décharge publique formée à Limete 7e rue, évacuée par le service Kin bopeto.

Il est vrai que Kin bopeto stagne, mais pas partout. Limete est donc une exception. Ceci prouve que si le budget était assez conséquent, ils auraient fait mieux à Limete. Je peux vous assurer que cette commune est vraiment ordonnée. Et on voit de la volonté chez ses dirigeants.

 

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