Kinshasa est rempli de déchets, on le sait bien. Kin la belle s’est vite transformé en Kin la « poubelle ». Alors que les autorités sont occupées à autre chose, des jeunes Kinoises et Kinois ont décidé d’agir pour assainir Kinshasa en faisant le recyclage des déchets. Il faut encourager de telles initiatives.
Imaginez des boucles d’oreilles, des portes clefs et des stylos, des tabourets et des miroirs qui surgissent de nos poubelles, comme par magie. Impossible pouvez-vous dire ! Pourtant, c’est ce que font les membres de l’Atelier Elikya. Ils donnent une nouvelle vie aux objets dont on ne se sert plus.
Véritable réinvention des objets usagés
Les bouteilles et les cartons jetés dans la rue sont transformés et deviennent des tabourets ; des boîtes de conserves, des stylos… Tout est réinventé par l’Atelier Elikya. Les compatriotes qui y travaillent ont décidé d’assainir la ville sans attendre éternellement l’action gouvernementale.
« De façon globale, le Kinois n’est pas encore écoresponsable, que ce soit dans l’achat des produits ou dans la gestion de déchets. Il y a donc du chemin à faire. Une formation à l’écocitoyenneté est nécessaire pour inculquer les bons gestes écologiques dès la base », explique Fedorah Bikayi, écologiste et membre de Congo Green Citizen.
Objectif : zéro sachets plastiques à Kinshasa
Le 27 avril 2017, cette militante écologiste publie sur France 24, une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux. Il s’agit de la vidéo intitulée : « Une banquise de bouteilles plastiques recouvrent le fleuve Congo à Kinshasa. » Quelque mois après, elle lance une pétition grâce à l’ONG Congo Green Citizen : « Zéro sachet à Kinshasa ». Malheureusement, l’action gouvernementale ne suit pas avec efficacité. La ville continue de plonger infiniment dans la pollution.
Confiante et pleine d’espoir, Fedorah Bikayi ne lâche pas l’affaire. Elle passe cette fois-ci au recyclage et organise une expo-vente des objets recyclés.
Une exposition unique en son genre
« Si les déchets sont des trésors, la poubelle est la caverne d’Alibaba ! Et les 40 voleurs, ce sont les membres de l’Atelier Elikya ». Voilà la phrase introductive de la présentation de l’exposition « Des trésors dans nos poubelles ». Différents objets recyclés sont exposés. Une façon pour Fedorah de faire ce qu’elle appelle une éducation à « l’écocitoyenneté ».
« Des leçons d’écocitoyenneté devraient être introduites dans le cursus scolaire dès le bas âge. Les stations de décharge devraient également être plus nombreuses dans les quartiers à proximité de la population. Une décentralisation de la gestion des déchets s’impose. Il faut interdire l’utilisation et la production des sachets plastiques pour combattre le mal à la source », suggère Fédorah Bikayi pour lutter contre l’insalubrité dans la ville de Kinshasa. Elle espère que sa voix sera entendue.
Absence de politique environnementale
Bien que des éco-activistes, comme elles, soient de plus en plus impliqués, une question demeure sans réponse jusqu’ à ce jour. Les autorités ont-elles une politique environnementale à Kinshasa ?
L’éco-citoyenneté est une attitude que chaque Congolais devrait adopter pour mieux protéger notre environnement. Alors, la prochaine fois que vous aurez une bouteille vide, un carton, des papiers de magazines ou des boîtes de conserves usagées, ne les jetez pas dans la rue comme nous en avons la sale habitude! Pensez au recyclage.
À ce sujet je vous propose ici la chanson « Pour la nature » de Barbara Carlotti.