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Utiliser un « langage pluriel » pour se donner de l’importance ?

Souvent quand on est seul et qu’on n’est pas assez courageux pour assumer sa propre opinion ou sa prise de position, on a tendance à présenter son opinion comme si elle était celle de plusieurs personnes, d’un groupe ou d’une communauté. Il arrive qu’un individu dise : « Nous les ressortissants de tel groupe ou telle communauté, nous dénonçons ceci ou cela ! » Pourtant, ce qu’il dit ne vient pas du tout de son groupe, ni de sa communauté. C’est simplement quelqu’un qui veut se donner une certaine importance.

Je pense qu’on devrait s’opposer à des gens qui prétendent parler au nom des autres sans être mandatés. Car, ce qu’ils disent peut en fait être une opinion personnelle, mais qu’ils essaient d’attribuer à un groupe ou à une communauté. Sur les réseaux sociaux, on voit souvent des publications du genre : « Nous les vrais Congolais, nous détestons les gens de telle ou telle tribu… » Or, en réalité, c’est un individu haineux qui parle et qui exprime sa haine envers une tribu.

A l’université…

Notre nouvel épisode de l’émission C’est le ton qui fait la panique, se penche sur cette problématique du recours au langage pluriel et généralisant qui malheureusement engendre la violence ou l’escalade verbale. C’est le ton qui fait la panique est une émission de Benevolencija.

A l’université, l’étudiant Mbuyi débarque dans l’amphithéâtre de cours et, d’un ton autoritaire, somme ses camarades de lui céder tout un banc pour qu’il s’assoie seul. Et pour masquer son égoïsme, il utilise plutôt un « langage pluriel » en vue de faire croire que ce qu’il dit ne vient pas de lui. « Vous-là, dégagez ! Ce banc est à nous les membres du grand et redoutable club de mathématiques soutenu par le recteur lui-même ! », affirme l’étudiant Mbuyi. Pourtant, ni le fameux club de math, ni le recteur, ne l’ont mandaté. A vrai dire, il veut juste intimider ses camarades, tout en étant incapable d’assumer ses actes en son propre nom.

Mbuyi promet même de « découper ses camarades en morceaux » s’ils ne lui cèdent pas le banc. Un discours violent qui ne peut qu’envenimer la situation. Mais au lieu de s’assumer, il se réfugie plutôt derrière le club de math comme rempart. Ce qui est irresponsable de sa part. Un vrai homme ou une vraie femme assume seul.e ses actes.

 

*C’est le ton qui fait la panique est une émission produite par La Benevolencija en partenariat avec Radio Okapi et la Monusco.

Retrouvez l’émission chaque vendredi à 8h30 de Kinshasa sur Radio Okapi. Avec deux rediffusions chaque samedi à 11h05 et chaque jeudi à 15h30 sur la même radio.

 

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