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Ma journée de vote le 20 décembre

Les élections récemment organisées en RDC constituent actuellement le principal sujet de conversation dans le pays. Chacun en interprète le déroulement selon son point de vue et ses convictions politiques. Après avoir voté en 2011 et 2018, je m’attendais à plus de défis pour ce processus qui battait tous les records.

Avec plus de 100 000 candidats pour 4 scrutins, (dont les municipales), le 20 décembre était une journée particulière pour les 43 millions d’électeurs enrôlés. Je ne me suis pas précipité à sortir tôt. Car, je m’attendais à une grande affluence devant les bureaux de vote. Personnellement, j’avais déjà vérifié mon nom sur la liste des électeurs sur le site de la Céni.

Lorsque je suis arrivé au centre de vote, j’ai encore une fois vérifié si mon nom était réellement sur les listes affichées devant le bureau où je devais voter. Oui, il était bien là sur la liste ! Seul problème, les agents du bureau étaient présents, mais pas le dispositif électronique de vote. Pourtant, il était déjà 11 heures passées. 5 des 13 bureaux de ce centre n’avaient pas encore leurs machines, tandis que dans d’autres, les électeurs votaient déjà.

Les Congolais et le sens de l’ordre

De nombreuses personnes créaient un désordre dans la file d’attente. Des disputes éclataient. Certaines personnes, se présentant comme des témoins des partis politiques, cherchaient coûte que coûte à entrer dans les bureaux déjà bondés. Là où le vote avait commencé, ces fameux témoins étaient à la base des dysfonctionnements des opérations.

Près du bureau proche de celui où je devais voter, certains témoins continuaient à faire la campagne pour leurs candidats. Bouts de papier en main, avec les numéros de leurs candidats députés ou conseillers municipaux, ils tentaient de convaincre ceux qui étaient dans la file de voter pour eux. Une rumeur a même circulé comme quoi, il faut absolument cocher des candidats à tous les niveaux des scrutins pour que le vote soit considéré par la Céni. Personnellement, je savais que c’était une fausse information. J’ai pu convaincre certains près de moi qu’on peut voter blanc sur un candidat et le bulletin ne sera pas nul.

Au vu du nombre élevé d’électeurs qui attendaient pour voter, on a dû dresser une liste tenant compte de l’ordre d’arrivée. Bien sûr, les femmes enceintes et les personnes âgées étaient en tête. Moi-même j’étais à la 46e position sur près de 500 votants en attente. Je pouvais alors faire un tour à d’autres centres avant de revenir à notre bureau de vote.

Vers 15 heures, un agent de la Céni amène le kit électoral pour notre bureau. Électeurs et témoins se ruent alors sur la porte. Le chef du bureau de vote sort la liste d’appel, mais ne parvient pas à s’imposer devant des gens à cran. Nombreux étaient là depuis les premières heures de la matinée. Heureusement, un agent de la police réussit à mettre de l’ordre en faisant respecter la liste. C’est alors que les premières personnes ont commencé à voter.

Puis la pluie s’y mêla !

Comme en 2011 et 2018, la pluie s’est mise à tomber sur le centre de vote. J’ai dû chercher où m’abriter. Le vent soufflait très fort et la route était inondée. C’est deux heures plus tard que le ciel s’est apaisé. Une dame en combinaison m’interpelle, elle voulait savoir si le vote a recommencé. Nous nous sommes alors redirigés vers le centre et nous avons enfin voté.

Le lendemain, je suis passé au centre pour voir les résultats affichés. Les observateurs et les témoins étaient également là pour prendre des notes et des photos des résultats. Bref, je peux confirmer pour ma part que malgré les retards et les intempéries, le déroulement du vote s’est bien passé dans notre centre.

 

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