« Le manque d’unanimité sur le vaccin pouvant combattre la covid-19 a émergé des manipulations sur l’existence de la pandémie ». C’est la conviction de Banza Malale, député provincial du Haut-Katanga, à Lubumbashi. La courbe des statistiques de la maladie descendait déjà, lorsque la RDC a annoncé une montée soudaine : la 3e vague.
La polémique autour d’éventuelles manipulations quant à l’existence de la pandémie à coronavirus en RDC n’a pas cessé de faire du chemin. Nombreux ne comprennent pas que le peu de cas officiellement enregistrés en RDC ou Afrique, comparés à l’Occident, soient aussi alarmants. Et qu’en plus, l’Occident prédise un mauvais sort sur le continent noir qui a visiblement mieux résisté à la pandémie.
Scepticisme et intoxication
Le débat public sur cette pandémie a perdu sa forme. La politique s’en est mêlée, certes, et la crédibilité s’en est allée en courant. Ce qui donne lieu à des manipulations qui devraient être déracinées, selon Banza Malale. « On doit s’étaler sur les manipulations, et sensibiliser sur l’existence réelle de cette pandémie qui a ravagé même les pays qui avaient des moyens pour la combattre », estime-t-il.
Selon ce député, la manipulation a profité de la « contre-campagne à l’encontre des firmes pharmaceutiques autour du vaccin. Ceci a aussi favorisé l’émergence du doute » et de la peur aussi. « Il faut donc, croit le député, que la population souscrive aux vaccins pour combattre la covid-19 ». Une invitation qu’il lance, constatant que les Congolais sont plutôt indécis.
Entre-temps, la recherche scientifique évolue dans d’autres pays. Et le monde entier en profitera à coup sûr, pour en finir avec ses problèmes sanitaires d’aujourd’hui. Des problèmes qui se trouvent dans la société et renforcés par les intoxications et les désinformations. La sensibilisation doit donc être poussée de l’avant, et les politiques publiques révisées pour faire face au scepticisme social.
Covax, Astra Zeneca et Félix Tshisekedi
Par les derniers éléments qui renforcent le doute, il y a des propos diversement interprétés du président Félix Tshisekedi sur le vaccin obtenu par la RDC dans le cadre du dispositif covax. Dans un entretien à deux médias locaux, le président a dit sa réserve, début juillet, pour le vaccin Astra zeneca. C’est son droit. Mais en tant que président de la République, beaucoup estiment qu’il auraît dû se servir du même doute pour interdire ce vaccin pour son peuple. Puisqu’en tant que président, il ne peut que vouloir du bien des siens. Cette communication, mal interprétée ou non, est mal tombée et ne facilite malheureusement pas le changement d’attitudes attendu de la population.
La pandémie à Coronavirus rappelle bien évidemment la maladie à virus Ebola, en RDC et en l’Afrique de l’Ouest. Dans la rue et sur internet, la théorie du complot n’a pas cessé de se développer. Pourtant des signes et des preuves de l’existence tant Ebola que du Corona n’ont pas manqué.