Informaticien, designer et graphiste spécialisé dans la conception des systèmes informatiques, Matt Mwehu tire sa passion de son talent de dessinateur. Artiste né, il développe un intérêt particulier pour la science-fiction et les mondes virtuels. Nourri aux mangas japonais, Matt est aussi un grand amateur de jeux vidéo.
Si le grand public le découvre en tant que médaillé d’argent aux 9e jeux de la Francophonie dans la catégorie création numérique, l’homme a déjà fait un long chemin dans sa vie d’artiste. Avec une présence remarquée depuis 2017 au sein de l’équipe de Kidogo Kidogo Film, festival de films court-métrage, c’est tout le monde qui veut collaborer avec le geek. On le voit au festival Partcour de Dakar (2021) où – avec le centre d’art et multimédia Keur Thiossane-, il participe à une performance en vidéo mapping sur les murs de la grande cathédrale de Dakar. L’année suivante, il est présent à la même biennale, chargé par le même centre d’art, de créer des contenus de vidéo mapping au festival Afro Pixel. Sa performance en vidéo mapping « Slam asphyxie, vidéo Mapping » au centre d’art Biasasa de la Katuba la même année, marque beaucoup d’esprits à Lubumbashi. Cela, sans parler des mini-films d’animation qu’il a déjà réalisés, notamment : Le trésor oublié en 2D (2018), Into the Wild West en 3D (2020) et Nyota en 3D (2023-2024).
Sa participation à la première cohorte de la bourse Katalicc
Ce que Matt Mwehu présente, sort de l’ordinaire. Dénommé « Expansion », son projet est, comme on pouvait l’imaginer, toujours en lien avec la création numérique. Son idée ? « Faire vivre une expérience d’exposition d’œuvres d’art au cours de laquelle les visiteurs pourraient découvrir et interagir avec les œuvres exposées, de manière immersive », explique-t-il.
Pour y parvenir, Matt compte créer une application mobile qui permettrait aux utilisateurs d’accéder aux informations détaillées sur chaque œuvre. « Cela, dit-il, pourra passer par l’histoire de l’artiste, le processus observé dans la création de son œuvre, sa source d’inspiration et même certains commentaires laissés par les visiteurs, lorsqu’ils étaient en dialogue avec l’œuvre en question ». En gros, grâce à sa maitrise de la réalité virtuelle et augmentée, il veut mettre sur pied une application sur casque VR et mobile, qui permettra aux utilisateurs d’accéder à des espaces virtuels d’exposition.
Une formule qui paie illico, car sa candidature est très bien accueillie par le jury de la bourse Katalicc. En pré-incubation comme en incubation au Centre d’innovation de Lubumbashi (Cinolu), son idée s’améliore et s’affute au point de répondre de la plus belle des manières, aux aspirations des amoureux des arts et de la réalité virtuelle et augmentée. Ayant passé avec succès son pitch de cinq minutes devant un jury composé de professionnels des Industries culturelles et créatives, son projet est accepté pour la phase d’accélération. Et, c’est bien entendu au Centre d’art Waza qu’il est orienté, pour cette phase de prototypage de produit.
A ce sujet, Matt fait ce commentaire : « A Waza, j’ai eu à peaufiner mes connaissances dans le domaine des pratiques curatoriales et muséales. J’ai eu également accès aux outils de réalité virtuelle, ce qui m’a permis d’améliorer la qualité du produit à proposer. »
Pas étonnant que Matt Mwehu, ce geek introverti toujours attiré par la science-fiction et les mondes virtuels, ait remporté la bourse Katalicc lors de la première cohorte du programme. Une façon pour lui de passer du virtuel au réel !
Actuellement, le créateur puise dans son environnement et la nature pour créer. « Je suis sur un projet de création de jeu vidéo inspiré de nos réalités africaines. Je le vois comme une continuité en vidéo mapping, qui serait interactive cette-fois », confie-t-il.
C’est peut-être ici l’occasion d’appeler à soutenir cette jeunesse qui crée et qui vend une image positive de notre pays. Et c’est le Congo qui gagne !