La Miba a besoin d’argent et non de suspension de ses dirigeants

On suspend, on re-suspend, on change souvent les dirigeants de la Miba, mais on ne résout pas le vrai problème qui est de donner des fonds nécessaires pour le redressement de cette entreprise autrefois le poumon économique de la province du Kasaï-Oriental.

Le conseil d’administration et la direction générale de la Minière de Bakwanga (Miba) ont été suspendus vendredi 29 mai 2020. C’est une décision du 33^e conseil des ministres du gouvernement central présidé par le chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Moi je pense qu’on en a un peu marre de ces suspensions à répétition. Le problème est qu’on ne veut pas donner des moyens aux dirigeants de la Miba, mais on leur demande de faire des miracles. Puis on les suspend.

Donnez l’argent à la Miba

La Miba est une entreprise de production du diamant industriel qui souffre depuis des décennies. Elle n’a presque plus d’outils de production. Tout est défectueux ou en panne. Les travailleurs sont impayés depuis plusieurs années. Pour résoudre réellement les problèmes de cette société, la seule suspension de ses dirigeants ne suffit pas. D’ailleurs, ce n’est pas la première suspension du genre. Ce qu’il faut faire c’est doter la société des fonds indispensables pour sa relance. Les besoins sont en dizaines de millions de dollars américains.

Premièrement, il faut identifier les besoins essentiels en équipements et libérer les fonds en totalité pour que la nouvelle équipe dirigeante qui sera mise en place soit capable de relever le défi du redressement de cette entreprise. À quoi servirait de nommer de nouveaux dirigeants sans les doter des moyens nécessaires pour donner un nouvel élan à l’entreprise ?

Deuxièmement, il faudra faire un choix judicieux de ces nouveaux dirigeants de la Miba, en privilégiant la compétence et l’amour de la province. En d’autres termes, mettre la personne qu’il faut à la place qu’il faut. N’y mêlez pas la politique s’il vous plaît. Sur ce point, le président de la République devrait, ensemble avec les ministres du Portefeuille, de l’Economie et de l’Industrie, s’impliquer personnellement pour trouver les oiseaux  rares, hommes et femmes, capables non seulement de bien diriger la Miba, mais aussi et surtout de produire des résultats positifs tant attendus par la population.

Qui est agent de la Miba et qui ne l’est pas ?

La troisième étape serait de procéder au recensement de tous les agents de l’entreprise pour constituer une base de données fiable du personnel et éliminer les agents fictifs qui sont parfois plus nombreux que les vrais travailleurs. Il faudra aussi payer graduellement toutes ces années d’arriérés des salaires des agents pour les encourager à persévérer au travail, car la démotivation a élu domicile à la Miba.

Enfin, faire partir de la société tous ceux des agents ayant dépassé l’âge de retraite. Payer les retraités et recruter de nouveaux agents par concours pour rajeunir l’entreprise.