Vous avez 20 ou 30 ans ? Vous aimez les dessins animés, les films qui parlent du paranormal ou de science-fiction ? Vous êtes un touche-à-tout ; l’informatique, l’électronique ou les sciences vous passionnent ? Je parie qu’on vous a déjà traité de rêveur ou de personne bizarre. Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul.
Je fais partie de cette génération qui a embrassé Internet grand public au début des années 2000. J’ai ouvert ma première boîte e-mail en 2001, mon premier site Internet en 2003, mon premier logiciel en 2005 et mon premier jeu vidéo en 2006. Le geek, c’est quelqu’un qui vit sa passion au-delà d’être un simple utilisateur. Il se l’approprie.
Comment en arrive-t-on là ?
Tout dépend de l’environnement que vous fréquentez et des prédispositions autour de vous. Déjà petit, il y avait un téléphone fixe et un fax chez nous à la maison. Du matériel qui éveillait déjà ma curiosité et mon intérêt pour la technologie. Quand les téléphones portables sont arrivés en 1999, c’est sans peine que j’ai appris à les utiliser.
Puis Internet est apparu. A cette époque, les connexions étaient lentes et chères. Les cybercafés étaient alors les seuls endroits où je pouvais rencontrer des gens comme moi. Souvent, avec une clé-USB accrochée autour du cou (pour montrer qu’on était informaticien), on se connectait sur tchatche.com, un site de discussion instantanée où l’on parlait à des inconnus. On allait sur Hi5 ou sixfriends pour chercher des correspondants en RDC et à l’étranger et se lier d’amitié pour certains ou d’amour pour d’autres.
Quand un ami achetait un ordinateur fixe, il vous invitait à venir l’inaugurer. Quand on découvrait un nouveau cyber, on se passait le mot.
Consulter sa boite e-mail était un rituel. On se retrouvait pour échanger des films, des séries, mais surtout des logiciels. J’ai appris l’anglais parce que je devais lire un livre d’informatique qui était écrit dans cette langue. D’autres, à force de regarder des mangas animés, ont fini par apprendre le japonais.
Savoir-vivre en ligne
Il y avait des règles de politesse lorsqu’on utilisait Internet. Je me rappelle une fois avoir posé une question dans le forum d’un site Hi-tech, mais le clavier que j’utilisais était défectueux et n’écrivait tout qu’en majuscule. Cela m’a valu deux jours d’insultes.
Et que dire de la manie de répondre à un mail de plusieurs destinataires, en mettant tout le monde en copie juste pour dire « merci, bien reçu », ou poser une question qui aurait pu être posée en privé à l’expéditeur ?
Sans oublier le fait de ne pas répondre à un e-mail pendant plusieurs jours. A cela s’ajoutaient d’autres aspects comme dire bonjour ou bonsoir en postant un commentaire en ligne ou merci en le terminant.
Qu’est-ce que cela m’a apporté ?
On pense que les geeks sont plus orientés dans les domaines technologiques ou ayant trait à l’informatique. Mais pas seulement. Qu’est-ce que ça m’a apporté ? On ne peut qu’être préparé à s’adapter à toutes les situations.
Nombreux que je connais sont techniciens certes, mais également marketeurs, blogueurs, secrétaires, journalistes ou banquiers. La plus grande force d’un geek est sa capacité à s’adapter à l’évolution des métiers. Il est rarement pris au dépourvu puisqu’il aime l’innovation et déteste le statu quo.
Alors que le coronavirus semble amener une vague de changements dans notre société, les geeks s’y adapteront sans grande difficulté, car pour eux, les gestes barrières de prévention contre le Covid-19, ressemblent à une condition de survie dans un jeu vidéo.
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