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Chirurgie et acrobatie financières, ce sport préféré des ONG en RDC

La chirurgie et l’acrobatie financières sont des concepts nouveaux pour plusieurs. Au sens de cet article, il faut comprendre par chirurgie financière, l’ensemble de pratiques qui ont pour finalité de détourner une partie des fonds alloués à un projet ou à une activité. Tandis que l’acrobatie financière fait référence à la contrainte de réaliser un projet ou une activité avec un budget maigre suite au détournement de fonds.

Ces deux pratiques interdépendantes se font sous plusieurs formes. Les 4 plus courantes sont présentées dans les lignes qui suivent.

Payer un salaire inférieur au montant mentionné sur les fiches de paie

Dans certaines ONG, les employés perçoivent des salaires inférieurs à ceux mentionnés sur leurs fiches de paie. « Notre ONG bénéficie actuellement des financements de deux bailleurs des fonds. Chacun d’eux, dans son projet, prend en charge les employés. Mais mon salaire réel est presque la moitié de la somme des salaires prévus par nos deux bailleurs de fonds », explique Kongolo (nom d’emprunt) travailleur dans une ONG locale à Goma.

Phénomène « opération retour »

La pratique consiste à donner un pourboire obligatoire à un groupe de personnes au sein de l’ONG pour vous avoir offert un marché. Cependant, dans bien des cas, ce pourboire est retenu à la source lors de la libération des fonds. « Il nous est arrivé de rater un marché de construction que proposait une organisation de la place, faute d’avoir proposé une petite enveloppe pour le pourboire. Le coût total du projet était de 120.000$ et on nous a exigé de donner un pourboire de 20.000$ », témoigne Bruno, créateur d’une entreprise de construction à Goma.

La double facturation

Le phénomène consiste à produire deux pièces justificatives pour chaque dépense effectuée. L’idée est d’avoir l’une qui reflète le vrai prix et l’autre qui reprend un prix majoré. C’est ça le jeu, comme l’explique un gérant d’hôtel : « Avant qu’ils ne passent la nuit ici à l’hôtel, ils se rassurent que je serai flexible pour leur donner quelques factures vierges ou celles avec des prix majorés à la fin de leur séjour. Faute de quoi, ils vont ailleurs. »

Agents fictifs

Il existe aussi des agents fictifs dans bon nombre d’ONG locales en RDC. L’objectif serait de gonfler les charges. Des fois, c’est un agent de l’organisation qui comble le vide. Plusieurs pratiques financières frauduleuses se cachent ainsi derrière les bonnes actions que posent certaines ONG.

Ce sont de véritables interventions chirurgicales que subissent les chiffres comptables dans leurs bureaux. L’Etat congolais doit améliorer le cadre légal et réglementaire en matière des financements des ONG de manière à faciliter la traçabilité de leurs fonds.

Personnellement, je loue les efforts que fournissent diverses organisations congolaises en matière de développement. Cependant, disons-le noir sur blanc : ces pratiques frauduleuses sont réelles et ternissent l’image de certaines autres organisations plus sérieuses et rigoureuses dans la gestion des fonds.

 

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Les commentaires récents (2)

  1. une autre pratique qui se vie dans le monde des ONG, est celui de justifier le déroulement de l’activité et son efficacité sur base des photos des participants auxquels elles mobilisent sur base de perdième( frais de transport pour les participants). peut-on évaluer efficacité de l’action ou l’activité d’une ONG sur les images (photo d’ensemble, photo de famille) ?