Samedi 10 juin, le parquet de Matete à Kinshasa a été la cible d’une attaque d’hommes armés non identifiés. L’attaque a fait des morts et plusieurs personnes se sont évadées du cachot d’un commissariat de police de la commune de Matete. Sur place, la population dit avoir entendu de nombreux coups de feu.
À en croire les témoignages, outre les dégâts matériels, deux personnes ont été tuées dans l’attaque. Environ 17 prisonniers se sont évadés des cachots de Police de Matete. On note aussi 11 véhicules brûlés et quatre motos emportées par les assaillants.
Des inconnus portant des bandeaux rouges
Un policier témoigne sous anonymat : « Les assaillants étaient nombreux et de courte taille avec des bandeaux rouges sur le front. Ils ont attaqué le Parquet de Matete entre 3 heures et 4 heures du matin, brûlant plus de cinq véhicules. Ils n’avaient pas d’armes sophistiquées. Ils jetaient plutôt du sable sur les véhicules et, spontanément, les véhicules prenaient feu comme par un pouvoir mystique. »
Pour l’instant, les autorités de la police disent avoir ouvert une enquête. Déjà elles estiment que l’attaque serait l’œuvre des criminels récemment évadés de la prison de Makala.
La panique s’est tout de même emparée de la commune de Matete. Très inquiète, Pascaline Mvunzi, habitante de cette commune, relate son cauchemar : « Nous avons entendu des détonations terribles d’armes automatiques vers 3 heures du matin. J’ai eu peur car nous ne sommes pas habitués à des choses comme ça, et je ne savais pas ce qui allait se produire. Le parquet de Matete était attaqué. Les véhicules qui étaient sur place ont également été incendiés. »
Une attaque de plus en pleine capitale
La Monusco et les autorités de la police arrivées sur place n’ont pu que constater les dégâts. Cette attaque survient quelques semaines seulement après celles des prisons de Makala et de Kasangulu. À chaque fois, on a enregistré des évasions massives. Plusieurs questions se posent : qui sont ces assaillants aux bandeaux rouges sur le front ? Y a-t-il un lien entre la situation politique actuelle et ces évasions à répétition ?
Le moins que l’on puisse dire est que les Kinois aujourd’hui se sentent de plus en plus en insécurité.
Vive l’autorité de l’État ! Ce ne sont plus seulement les frontières qui sont poreuses ! Apparemment, on commence à s’attaquer aux symboles de l’État. Ça pourrait ne pas s’arrêter là.