On ne naît pas Kuluna, mais on le devient à cause des circonstances. Et un Kuluna peut redevenir un citoyen normal et utile au pays. La preuve vient d’en être donné avec ce retour presque triomphal à Kinshasa des jeunes anciens Kuluna qui étaient en rééducation à Kaniama Kasese.
Beaucoup d’émotions en les voyant débarquer de l’avion à l’aéroport international de Nd’jili. Portant des bottes jaunes et un uniforme bleu du service national, ces jeunes que d’aucuns croyaient perdus, vont ainsi retrouver leurs familles après deux ou trois ans. Ils reviennent dans la capitale comme des bâtisseurs et on ne devrait plus les appeler Kuluna. « Ce sont désormais de bons citoyens qui ont subi une transformation », a déclaré le général Kasongo Kabwik en charge du service national.
Désormais au service de la nation
A leur descente d’avion, certains de ses anciens Kuluna se sont exprimés au micro des journalistes. J’étais surpris de constater qu’il y en avait qui parlaient très bien français, preuve que dans leur enfance, ils étaient passés par l’école. Mais c’est leur témoignage qui est très intéressant. « J’étais connu dans cette ville comme un criminel. L’État nous a amenés à Kaniama Kasese pour apprendre un métier. Tel que vous me voyez aujourd’hui, je suis devenu chauffeur mécanicien. Je peux conduire n’importe quelle voiture, n’importe quel camion ou tracteur… », a déclaré l’un d’eux.
Et un autre d’ajouter : « N’ayez plus peur de nous. Nous ne sommes plus des Kuluna. Nous avons changé ! » Eh oui ! Voilà ce qu’on attend des jeunes aujourd’hui : un changement de mentalités. De son côté, le général Kasongo Kabwik du service national, a expliqué que ces jeunes, qui ont appris différents métiers, vont servir dans des travaux de construction, dans la menuiserie, l’électronique, etc. Un site d’accueil est déjà préparé pour eux dans la commune de N’sele avec des ateliers où ils vont travailler et gagner leur vie.
Et je termine mon billet en exhortant les Kuluna en cravate à changer et à suivre l’exemple de ces jeunes venus de Kaniama Kasese. Au lieu de saigner à blanc les caisses de l’État comme ils le font, les criminels en cravate devraient plutôt apprendre un autre métier qui puisse les rendre utiles à la nation. Vive le service national !